SOS Hépatites dénonce la pénurie de vaccins contre le VHB

11 Juillet 2017
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"Pénurie de vaccins contre l'hépatite B : le rationnement n'est pas bon pour la santé publique", dénonce SOS Hépatites (5 juillet). "Face à une importante pénurie de vaccins contre l’hépatite B, une série de mesures ont été prises par les autorités sanitaires depuis le mois de février" rappelle l’association. Il y a le "contingentement", c’est "l’arrêt de l'approvisionnement des pharmacies de ville en réservant les vaccins aux hôpitaux, confirmant ainsi le nouveau rôle des pharmacies hospitalières comme gestionnaire des pénuries" ; les "mises à disposition à titre exceptionnel et transitoire de vaccins initialement destiné aux Pays-Bas" ; "le rationnement : le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a défini les personnes devant être vaccinées en priorité". Il y a également "la révision des recommandations relatives à l'utilisation d'un vaccin pédiatrique", "l’économie des stocks par report de la troisième dose (…)" et "une instruction précisant les dispositifs spécifiques pour assurer la vaccination des étudiants en santé". La Direction générale de la Santé et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) affirment "garantir l’approvisionnement pour les mois à venir et permettre aux personnes qui le nécessitent de se faire vacciner". Dans son communiqué, SOS Hépatites rappelle que l’association a ouvert un observatoire et accompagne les personnes grâce à son numéro vert. L’association a fait part de son analyse. "Des personnes prioritaires ont bénéficié de la mise en place du plan. L'accès au vaccin pour  les personnes dialysées, en insuffisance rénale chronique  ou candidates à une greffe d'organe s'est amélioré. Les difficultés persistent principalement pour des personnes pourtant prioritaires  car présentant des risques de contracter l'hépatite B : les personnes vivant avec des porteurs chroniques de la maladie rencontrent encore et toujours des problématiques d'accès au vaccin mais aussi les personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples, les usagers de drogues par voie intraveineuse.  Devant l'ampleur de la pénurie, les pharmacies hospitalières établissent leur propre plan de rationnement. Ces personnes sont jugées moins prioritaires, leur identification est également soumise à plus de subjectivité. Malgré toutes ces mesures alternatives, tous les signaux sont donc au rouge pour une augmentation des nouvelles contaminations à venir, d'autant plus que le rattrapage vaccinal des adolescents continue d'être  sacrifié sur l'autel de la pénurie" explique l’association. "La situation témoigne d'un dysfonctionnement global de la régulation de notre système de santé qui peut donc brutalement mettre à mal des années d'efforts en santé publique. Dès sa prise de fonction, la ministre de la Santé s'est exprimée en faveur de l'obligation vaccinale. Hier, le Premier ministre dans son discours de politique générale a confirmé la mise en place rapide de cette avancée majeure. Cette politique volontariste doit être accompagnée dès à présent par une évaluation et un renforcement de la législation en vigueur notamment le décret du 20 juillet 2016 relatif à la lutte contre les ruptures d'approvisionnement de médicaments", conclut SOS Hépatites.