Sovaldi : des associations tunisiennes dénoncent l’embargo de Gilead

4 Juin 2015
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L’Association tunisienne de lutte contre les MST/sida (ATL) et la Coalition internationale pour l’accès au traitement dans la région MENA (ITPC-Mena) ont, de nouveau, dénoncé fermement le refus du laboratoire Gilead de rendre leur médicament contre le virus de l’hépatite C (VHC), le Sovaldi (sofosbuvir), disponible aux malades tunisiens, indique le site d’infos Kapitalis (22 mai). "Cela fait des mois que des milliers de malades attendent désespérément d’avoir accès au sofosbuvir. Nous n’avons toujours pas vu le moindre geste du laboratoire Gilead pour enregistrer le médicament en Tunisie ni aucune offre de prix qui soit adaptée à la situation économique du pays", a expliqué Bilel Mahjoubi, directeur de l’ATL. On estime que 107 000 personnes seraient infectées par le VHC en Tunisie soit 1,3 % de la population générale. Parmi elles : environ 86 000 vivraient avec une infection chronique nécessitant un traitement. L’arrivée du Sovaldi est un espoir, mais son prix est en Tunisie, comme dans de nombreux pays, un obstacle au traitement. Chargé des questions de propriété intellectuelle et accès aux médicaments à ITPC-Mena, Othman Mellouk a expliqué à Kapitalis : "Il y a un an, nous avons rencontré les responsables de Gilead à Bangkok qui avaient promis que le laboratoire rendrait accessible le médicament dans les pays d’Afrique du Nord, notamment la Tunisie, à un prix abordable. Un an après, non seulement rien n’a été fait, mais en plus Gilead a complètement bloqué l’accès des Tunisiens au médicament en interdisant formellement aux génériqueurs indiens de fournir le pays. C’est un véritable embargo à l’encontre des malades". Une "situation inacceptable" pour l’ATL et ITPC-Mena. Les deux organisations exigent de Gilead la  levée de leur "embargo sur la Tunisie" et l’enregistrement du médicament dans le pays à un prix qui soit abordable et compatible avec la situation économique du pays. Les deux associations demandent au ministère de la Santé tunisien de prendre les dispositions nécessaires pour rendre le médicament accessible aux milliers de personnes atteintes par le VHC, y compris le recours aux versions génériques comme c’est le cas aujourd’hui en Egypte et au Maroc.