Sovaldi : la fronde contre le prix gagne le Luxembourg

30 Juin 2017
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Au Luxembourg, le sofosbuvir (Sovaldi), antiviral dans le traitement du VHC, coûte 52 000 euros la cure de trois mois. Le 17 juin, le "Quotidien indépendant du Luxembourg" a consacré un article à l’impact  financier de ce médicament, parlant d’un "véritable hold-up sanitaire". Au Luxembourg, on estime qu’environ 1 % de la population vit avec le VHC, soit entre 3 500 et 4 000  personnes, ce qui est peu… mais peu importe pour un certain nombre d’organisations non gouvernementales qui ont décidé de lancer une nouvelle procédure devant l’Office européen des brevets pour "casser le brevet protégeant ce médicament miracle en Europe" comme l’explique le journal luxembourgeois. Parmi ces organisations non gouvernementales, on trouve AIDES, Médecins du Monde et Médecins sans Frontières. MSF Luxembourg s’est logiquement joint à cette campagne et son directeur, Paul Delaunois, est beaucoup sollicité par les médias pour expliquer les raisons de cette nouvelle procédure contre le brevet de Gilead. "Oui, c’est un bon médicament. Mais il ne sert à rien s’il n’est pas accessible. Au Luxembourg, ce traitement coûte 52 000 euros : 1 gramme du médicament vaut 67  fois plus cher qu’un gramme d’or !", résume Paul Delaunois dans une formule pour frapper les esprits. Le brevet sur le sofosbuvir "garantit une situation de quasi-monopole à Gilead et empêche l’accès à des traitements abordables, y compris par des versions génériques du médicament, en Europe et ailleurs", déplore Paul Delaunois. "La firme a déjà largement amorti ses coûts de recherches. Or, des études ont montré que le coût de production d’un comprimé de sofosbuvir est inférieur à un euro", poursuit-il. A l’instar des autres organisations non gouvernementales, MSF Luxembourg espère donc que l’Office européen des brevets va révoquer ou raccourcir la durée de validité du brevet du sofosbuvir, pour permettre l’arrivée de génériques et la réduction drastique des prix. Gilead doit répondre à cette opposition d’ici janvier 2018, et l’ensemble de la procédure devrait durer jusqu’à fin 2018.