Stérilisation forcée : la Namibie en procès

18 Septembre 2010
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Pendant son accouchement, la jeune femme, une Namibienne séropositive, avait signé un document sans trop connaître son contenu. Cinq ans après, cette jeune femme poursuit l'Etat, la Namibie (Afrique australe), pour stérilisation forcée. Comme le rapporte l'AFP (9 septembre), ce procès est le premier du genre sur le continent africain. Avec deux autres femmes, également séropositives, la plaignante a entamé un procès pour "traitement cruel, inhumain et dégradant" devant le tribunal de Windhoek, la capitale. "J'étais en plein accouchement dans un hôpital public quand une infirmière m'a montré un papier et m'a dit que je devais signer pour autoriser une césarienne", a déclaré la plaignante lors de son procès qui a démarré il y a deux semaines. "Je ne savais pas que c'était aussi pour me stériliser", a poursuivi cette femme de 44 ans qui est mère de sept enfants. "Elle a réalisé son état après avoir surpris une conversation entre deux infirmières dans un couloir de l'hôpital. Elle a alors compris avoir été stérilisée en raison de sa séropositivité", explique l'AFP. Au total, seize Namibiennes poursuivent leur gouvernement pour des faits identiques et réclament chacune 1,2 million de dollars namibiens (environ 130 000 euros de dommages et intérêts). Les 13 autres procédures judiciaires se dérouleront plus tard. Du côté des associations, on se préoccupe de ce phénomène. Ainsi trois d'entre elles "ont compilé les cas de quarante femmes qui disent avoir eu les trompes ligaturées ou l'utérus retiré à leur insu, dans des hôpitaux publics". La liste a été présentée en août 2008 au ministère de la Santé qui a répondu par une fin de non-recevoir. Le gouvernement s'abrite derrière le fait que les femmes concernées ont bel et bien signé des autorisations. Les victimes de ces stérilisations forcées ne sont évidemment pas du même avis. Le verdict est attendu d'ici quelques semaines.