Strasbourg : bilan "exemplaire" pour la SCMR

20 Décembre 2017
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Un an après son inauguration, la salle de consommation à moindre risque (SCMR) de Strasbourg présente un bilan "tout à fait exemplaire" et constitue une "réussite en terme de tranquillité publique", s'est félicité (début décembre) son comité de pilotage. Ouverte le 7 novembre 2016, la salle compte 391 personnes inscrites et entre 50 et 80 passages sont comptabilisés quotidiennement, selon les chiffres de l'association Ithaque, qui assure la gestion du lieu. "On a réussi à toucher la population qu'on cherchait à toucher", a souligné Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg chargé de la Santé, cité par l’AFP. La moitié des personnes consommatrices de la SCMR sont en situation de grande précarité, parfois sans aucun contact avec des structures médicales, et cela augmente encore leur vulnérabilité face à la consommation de drogue. "Ce lieu leur convient car c'est un espace où les usagers se sentent bien et où ils peuvent préserver leur vie", estime Danièle Bader, directrice d’Ithaque. Aucune overdose mortelle n'est survenue entre les murs du bâtiment, situé sur le site de l’hôpital civil de Strasbourg, et "seules quatre overdoses, sans séquelles" ont nécessité l'intervention des secours, précise aussi l'association. La fréquentation de la salle a permis de réaliser 183 dépistages de maladies infectieuses (VIH, hépatites) qui ont abouti à la détection de 13 cas d'hépatite C et des centaines d'usagers ont été reçus pour des consultations avec les médecins et infirmiers d'Ithaque (écoute, soins, entretiens psychiatriques, etc.). "Le bilan est tout à fait exemplaire", a estimé Nicolas Prisse, président de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), cité par l’AFP. Un tel dispositif constitue "un outil innovant en faveur de la réduction des risques de contamination lié au VIH", a-t-il souligné. La première SCMR a ouvert en 1986 en Suisse. Il existe aujourd'hui près d'une centaine de salles dans le monde. En France, elles ont été rendues possibles par la loi santé adoptée en décembre 2015. L'expérimentation doit durer six ans et pourrait voir d'autres villes s'intégrer au projet, notamment Bordeaux.