Suppression de la CV : objectif non atteint

22 Mars 2019
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Pour que les personnes vivant avec le VIH restent en bonne santé et pour prévenir la transmission, le VIH présent dans leur organisme doit être supprimé jusqu’à un niveau indétectable ou très faible grâce à un traitement antirétroviral suivi, rappelle l’Onusida dans un communiqué. En 2017, l’année pour laquelle l’institution dispose des données les plus récentes, moins de la moitié des personnes vivant avec le VIH avait une charge virale (CV) indétectable. Dans le parcours vers la suppression de la charge virale au niveau mondial, il existe aujourd’hui trois obstacles. Le premier est au niveau du dépistage : les personnes vivant avec le VIH qui n’ont pas été dépistées et ne savent donc pas qu’elles sont infectées (environ 25,4 %). Le deuxième est au niveau du traitement : les personnes vivant avec le VIH qui ont été diagnostiquées mais n’ont pas commencé de traitement (environ 16,8 %). Le troisième écart est au niveau de la suppression de la charge virale : les personnes vivant avec le VIH qui ont commencé un traitement mais dont la charge virale n’est pas supprimée (environ 11, 4 %). Les personnes qui sont sous traitement et qui ont une charge virale indétectable sont environ 47,4 %. Comme l’explique l’Onusida, c’est de loin l’écart au niveau du dépistage qui est le plus important : un quart de toutes les personnes vivant avec le VIH ne savait pas qu’elles vivaient avec le virus en 2017. On comptait 16 % supplémentaires qui étaient au courant de leur séropositivité au VIH mais pas sous traitement, et un chiffre estimé à 11 % de personnes sous traitement mais dont la charge virale n’était pas supprimée. Bien que le plus gros écart concerne la connaissance de la séropositivité au VIH, l’écart relatif à la suppression de la charge virale ne cesse de s’accroître. La connaissance de la séropositivité au VIH et la couverture de traitement ont progressé plus vite que la suppression de la charge virale. En conséquence, le pourcentage de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral dont la charge virale n’est pas supprimée a stagné autour de 11 % ces dernières années, tandis que la part de l’écart en termes de suppression de la charge virale sur l’écart total est passée de 18 % en 2015 à 21 % en 2017. « Pour rapprocher le monde de l’objectif d’une suppression de la charge virale chez 90 % des personnes vivant avec le VIH sous traitement d’ici à 2020, il faut lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, apporter un soutien à l’observance du traitement, contrôler la suppression de la charge virale et réagir rapidement aux signes d’échec du traitement » conclut l’agence onusienne.