Surmonter les craintes sur la vaccination grippale

17 Octobre 2017
9 357 lectures
Notez l'article : 
0
 

La crainte d'effets indésirables et un manque présumé d'efficacité freinent la vaccination contre la grippe chez les personnes âgées de 65-75 ans, montre une étude publiée le 10 octobre. Cette dernière appelle à lutter contre ces "fausses croyances" pour éviter des centaines de décès chaque année. Moins de la moitié (45,9 %) des personnes de cette tranche d'âge déclaraient s'être fait vacciner contre la grippe lors de l'hiver 2015-2016, note l'étude, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France, indique l’AFP. Les plus de 65 ans représentent pourtant "une des populations les plus vulnérables face à la grippe saisonnière en termes de mortalité" et de complications graves, et la vaccination est donc particulièrement recommandée dans ce groupe de population, rappellent les auteurs de l’étude. "Si 81,3 % des 65-75 ans considèrent la grippe comme "grave", et 92,1 % comme "fréquente", plus du tiers (35,7 %) doute de l'efficacité du vaccin et près de la moitié (46,9 %) pense qu'il peut provoquer des effets indésirables graves, selon des réponses recueillies dans le cadre du Baromètre santé 2016. "La perception de l'efficacité du vaccin est le facteur qui influence le plus fortement le geste vaccinal : la probabilité de s'être fait vacciner est cinq fois plus importante chez les 65-75 ans déclarant que le vaccin est efficace", ajoutent les auteurs. Ces résultats montrent que, pour augmenter la couverture vaccinale, "les campagnes d'information et de communication sur la grippe doivent continuer (...) à lutter contre les fausses croyances", estiment les chercheurs. La composition du vaccin est modifiée chaque année en fonction de l'évolution des souches du virus en circulation. Selon une étude publiée en 2015, portant sur la période 2000-2009, plus de 2 000 décès par an ont été évités grâce à la vaccination, avec une efficacité moyenne du vaccin chez les personnes âgées évaluée à 35 %. Et une couverture vaccinale portée à 75 % permettrait d'en éviter 3 000 supplémentaires, selon la même étude. Quant à son éventuelle dangerosité, le vaccin antigrippal est "considéré comme sans danger par l'Organisation mondiale de la santé" et n'entraîne que "des effets indésirables classiques et bénins" : réactions locales au point d'injection, fièvre ou douleurs musculaires, soulignent les auteurs. Le taux de vaccination contre la grippe des plus de 65 ans était encore de 63,9 % en 2009-2010, mais il a chuté dans les années suivantes, après la campagne de vaccination controversée contre la pandémie de grippe H1N1 de 2009. L'an dernier, la grippe a été responsable d'environ 14 400 décès, selon les estimations de Santé publique France.