Syphilis et rupture de traitements : le TRT-5 dénonce

5 Décembre 2017
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Dans un communiqué (28 novembre), le TRT-5 (groupe interassociatif sur les traitements et la recherche thérapeutique) explique qu’il "s’inquiète (…) une nouvelle fois (…) des conséquences des difficultés rencontrées par le laboratoire Sandoz dans la production de Benzathine benzylpénicilline, traitement antibiotique de référence, simple d’accès et d’administration, bien toléré, utilisé notamment contre la syphilis et en prévention des rechutes du rhumatisme articulaire aigu". Pour rappel, dans une note en date du 23 novembre 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament [ANSM] a fait part d’une rupture de stock imminente pour cette spécialité. "Sandoz étant l’un des plus gros producteurs de Benzathine benzylpénicilline cette situation de rupture frappe également largement d’autres pays de l’Union européenne alors qu’à ce jour il n’est pas attendu de réapprovisionnement pour les deux dosages [qui vont être en rupture : 2,4 et 1,2 MUI] avant mai 2018. L’ANSM a d’ores et déjà pris des mesures comme des restrictions de délivrance uniquement aux pharmacies hospitalières et aux Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (Cegidd). Pour le TRT-5, cette nouvelle affaire est une constatation de plus de "l’échec flagrant de la politique de gestion des pénuries initiée avec le décret du 20 juillet 2016 alors que les situations de ruptures de stocks de nombreuses spécialités deviennent monnaie courante." Le TRT-5 "déplore que ces situations conduisent à l’élaboration de dispositifs complexes de restriction d’accès aux soins inégalitaires et pénalisants pour les communautés les plus exposées". Dans son communiqué, le groupe inter associatif TRT-5, réunissant les principales associations de lutte contre le sida en France explique qu’il "attend de l’Agence nationale de sécurité du médicament qu’elle mette tout en œuvre pour pallier l’indisponibilité de Benzathine benzylpénicilline et que soit rapidement trouvée une solution n’entraînant aucune régression dans l’accès au soin contre la syphilis". De plus, il somme "le  laboratoire Sandoz de prendre, dans les plus brefs délais,  les dispositions qui s’imposent pour assurer la disponibilité  des deux dosages de Benzathine benzylpénicilline pour que cette rupture ne relance pas une épidémie [celle de syphilis, ndlr] jusqu’alors sous contrôle".