Syphilis : hausse des cas en Europe

17 Août 2019
1 678 lectures
Notez l'article : 
0
 

Depuis 2010, l'Europe connaît une hausse importante des nouveaux cas de syphilis. En France, le nombre a triplé en 2017 pour atteindre 1748 nouveaux cas. Au total, ce sont pas moins de 260 000 nouveaux cas de syphilis qui ont été observés en Europe entre 2007 et 2017, selon un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM). Alors que les nouveaux cas annuels ont légèrement diminué entre 2007 et 2010, ils n'ont cessé d'augmenter pour atteindre plus de 33 000 cas en 2017. Un record historique depuis les années 2000, soulignent les experts-es. Une étude épidémiologique menée dans 23 pays de l’Union européenne indique que l’augmentation de la syphilis est particulièrement élevée dans certains pays. C’est le cas de l’Islande, où le nombre de cas a été multiplié par 8 entre 2010 et 2017, de l’Irlande (+224 % de cas), du Royaume-Uni (+153 %) et de l’Allemagne (+144 %). En France, il a triplé pour atteindre 1 748 nouveaux cas en 2017. Très peu de femmes sont concernées. En revanche, l’Estonie et la Roumanie ont enregistré une baisse de 50 % ou plus sur la même période. En moyenne, le nombre de cas a augmenté de 70 % en Europe. Les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes représentent près des deux-tiers des 260 000 cas de syphilis signalés ces dix dernières années. Une tendance particulièrement marquée en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, où ils représentent plus de 80 % des cas. Pour la première fois depuis le début des années 2000, les pays de l'Union européenne déclarent plus de cas de syphilis que de cas de VIH, indique le rapport. Pour réduire les cas de syphilis, les auteurs-es du rapport préconisent le dépistage des groupes les plus exposés aux risques, la prise en charge des cas par un traitement approprié après le diagnostic (et donc éviter les ruptures de traitement comme on a pu le connaître en France), ainsi que des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, des personnes les plus exposées et des fournisseurs de soins de santé.