Syphilis : rupture d’Extencilline

11 Avril 2021
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En tension d’approvisionnement depuis le début de l’année, Extencilline 2,4 MUI est désormais en rupture de stock sans date connue de retour à la normale nous apprend le Quotidien du pharmacien. Ce traitement de première intention contre la syphilis connaît des problèmes d’approvisionnement depuis plusieurs années. Après son arrêt de commercialisation par Sanofi en 2013, l’Extencilline (benzathine pénicilline) avait progressivement disparu et les alternatives restaient limitées. Reprise par le Laboratoire Delbert en 2016, l’Extencilline a fait son retour en France en 2018. En janvier 2021, un problème de production, qui n’a pas été détaillé, a généré des tensions d’approvisionnement sur le dosage 2,4 MUI, entraînant un contingentement pour cette présentation, « mais également au regard des stocks disponibles pour la présentation Extencilline 1,2 MUI », explique le laboratoire. En date du 30 mars, il informe que la production n’a pas repris et que « la disponibilité de ces spécialités repose aujourd’hui uniquement sur les unités déjà produites ». En conséquence, Extencilline 2,4 MUI est désormais en rupture de stock. En accord avec l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), un « stock très limité réservé uniquement à des dépannages urgents est disponible sur demande », au numéro suivant : 01 46 99 68 20 (service d’information médicale du Laboratoire Delbert). L’ANSM publie, en complément de cette information, les « alternatives pour le traitement des syphilis non neurologiques dans un contexte de rupture de stock de benzathine pénicilline », telles que recommandées par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), fin 2017. Celle-ci rappelle notamment que la benzathine pénicilline G « est de loin le premier choix pour le traitement des syphilis non neurologiques en termes d’efficacité, de tolérance et de spectre » et qu’il n’existe pas d’alternative « acceptable » pour les femmes enceintes. La doxycycline est un deuxième choix possible « en dehors de la grossesse et des enfants », puis viennent la ceftriaxone, la minocycline et l’azithromycine, des alternatives plus lourdes en termes de posologie et dont la balance bénéfice-risque est moins positive.