Tabac : chute des ventes en France

13 Janvier 2019
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Les ventes de cigarettes en France ont nettement reculé en 2018 sous l'effet d'une forte hausse des prix en mars et, plus largement, d'une politique publique anti-tabac qui commence à porter ses fruits.  En 2018, 40,23 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l'Hexagone, contre 44,36 milliards en 2017, soit un recul de 9,32 % en volume, selon des chiffres de Logista, fournisseur de la quasi-totalité des points de vente, indique l'AFP.  En 2017, les ventes de cigarettes s'étaient effritées de 1,48 % en volume après un recul de 1,2 % en 2016 et une hausse de 1 % en 2015 (la première depuis 2009).  Les ventes de tabac à rouler, apprécié des jeunes, a enregistré en 2018 un recul de 9,40 % après une diminution de 5,66 % l'année précédente.  Globalement sur l'année passée, les livraisons de tabac (cigarettes, tabac à rouler, cigares et tabac à mâcher) sont en baisse de 9,15 %.  « C'est une politique de santé publique qui marche, cela va faire des milliers de vies sauvées, c'est important », s'est félicité auprès de l'AFP Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.  Pour lui, cette baisse des ventes de cigarettes résulte du relèvement d'un euro du prix du paquet appliqué le 1er mars 2018, pour atteindre un prix moyen aux alentours de huit euros.  L'effet de cette hausse a été amplifié par « les autres mesures du programme national de lutte contre le tabac, comme le paquet neutre, qui joue beaucoup sur les jeunes », estime Bertrand Dautzenberg. Le remboursement des substituts nicotiniques (gommes à mâcher, patchs, pastilles) a eu un « effet massif », a assuré le tabacologue.  Les prescriptions de ces traitements ont bondi de 75 % entre mars et septembre, selon l'Assurance maladie. Que dit-on du côté des buralistes ? « Il y a certainement une limitation de la consommation des Français » reflétée par « cette baisse spectaculaire des volumes de vente », dit à l'AFP le président de la Confédération des buralistes, Philippe Coy.  Les buralistes, dont l'État accompagne la mutation avec un plan 2018-2021 doté de 100 millions d'euros, doivent diversifier leur activité avec de nouveaux services et la vente accrue de produits du vapotage, pour pallier le manque à gagner lié à la baisse des ventes de tabac, qui génère 60 à 80 % de leur chiffre d'affaires.  Pour réduire encore la consommation de tabac, le gouvernement a prévu d'atteindre, en novembre 2020, un prix de dix euros le paquet de 20 cigarettes, avec notamment deux augmentations de 50 centimes en 2019, l'une fin mars 2019, et l'autre en novembre prochain. Responsable de cancers et de maladies cardiovasculaires, le tabac tue 75 000 Français-es chaque année.