Tabac : des risques méconnus

14 Janvier 2021
2 205 lectures
Notez l'article : 
0
 

Pour neuf Français-es sur dix, le tabac est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires ou d'AVC, mais seulement les deux tiers savent que ce risque existe avec moins de dix cigarettes par jour, selon une enquête réalisée en 2019 par Santé publique France, explique l’AFP. De plus, seule « une personne sur quatre avait connaissance d'un risque cardiovasculaire augmenté de manière immédiate chez les fumeurs », ajoutent les auteurs-rices dans un article publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence sanitaire, publié mardi 5 janvier. « Il n'y a pas de seuil de consommation au-dessous duquel le risque est nul », lit-on dans le BEH où paraît cette enquête réalisée auprès de 5 074 personnes adultes âgées de 18 à 85 ans résidant en France métropolitaine. Une toute petite minorité, soit 3,9 % des personnes interrogées, estime que « le tabac n'est pas du tout un facteur de risque de maladies cardiovasculaires ou d'AVC ». Les personnes de moins de 65 ans et celles avec un niveau de diplôme élevé ont une meilleure connaissance du lien entre tabac et maladies cardiovasculaires et notamment des seuils de quantité et de durée de consommation pour être à risque. L'analyse montre ainsi que les femmes, les personnes âgées de 45 à 64 ans, celles avec un niveau d'éducation supérieur au baccalauréat, les ex-fumeurs-ses, les personnes ayant fait une formation aux gestes de premier secours et les personnes se sentant à risque de maladies cardiovasculaires (MCV) ou d'AVC avaient significativement une meilleure connaissance du fait que le tabac soit un facteur de risque cardiovasculaire, détaille l’AFP. Sur la quantité de tabac fumée, près des deux tiers des personnes interrogées considèrent que le risque cardiovasculaire existe pour moins de dix cigarettes quotidiennes (32,9 % entre une et cinq cigarettes et 30,4 % entre cinq et dix cigarettes). Un tiers croit qu'il faut fumer plus de dix cigarettes pour être à risque cardiovasculaire (19,1 % entre dix et vingt cigarettes et 13,8 % plus de vingt cigarettes). Un quart des personnes interrogées savaient que fumer, même depuis peu de temps (moins de cinq ans), pouvait exposer à un risque précoce de maladies cardio-vasculaires. En revanche, 28 % pensaient qu'il était nécessaire de fumer plus de vingt ans pour cela.  « Si la population française semble aujourd'hui avoir un bon niveau de connaissance du lien entre tabagisme et maladies cardiovasculaires, il existe encore une marge de progression importante », estiment les auteurs-rices de l'étude. Ils-elles relèvent en particulier « une sous-estimation par la population des seuils bas de dangerosité en quantité et en années de tabagisme », conclut l’AFP.