Tanzanie : rapport à charge des ONG

8 Juillet 2013
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Les Tanzaniens les plus exposés au VIH subissent des exactions systématiques de la part de la police et sont souvent privés de tout secours lorsqu'ils sont victimes d'un crime, ont déclaré Human Rights Watch (HRW) et la coalition Wake Up and Step Forward (WASO), dans un rapport publié le 18 juin. Ce rapport, intitulé "Traitez-nous comme des êtres humains : Les travailleurs/euses du sexe, les minorités sexuelles et de genre, et les personnes qui consomment des drogues sont victimes de discriminations en Tanzanie", documente les sévices subis par ces personnes, parmi lesquels des tortures, des viols, des agressions, des arrestations arbitraires et des extorsions de fonds. "Les deux organisations ont constaté que la peur d'être maltraité amenait les travailleurs du sexe, les usagers de drogues et les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuels (LGBTI) à éviter de recourir aux services préventifs et aux traitements. Les deux groupes ont effectué leurs recherches de mai 2012 à avril 2013 et ont interrogé 121 membres de groupes à haut risque, ainsi que des responsables gouvernementaux tanzaniens, des prestataires de services et des universitaires", indique le HRW. "Le gouvernement tanzanien s'est engagé sur le papier à s’attaquer au problème de la stigmatisation des personnes dites à risque, mais cet engagement n'a aucun sens si la police les viole, les agresse et les arrête régulièrement", a expliqué, de son côté, Neela Ghosal, chercheuse sur les droits des LGBTI à Human Rights Watch. "La politique du gouvernement en matière de lutte contre le VIH ne peut réussir si la police fait fuir les personnes qui ont le plus besoin de bénéficier des programmes de santé publique".