Tanzanie : un ministre homophobe

24 Février 2017
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Le ministre adjoint de la Santé de Tanzanie a récemment menacé de publier les noms d'homosexuels "vendant leurs corps sur Internet". Cette annonce incroyable a été faite quelques jours après la fermeture de centres de santé spécialisés dans la lutte contre le VIH/sida destinés aux populations clefs. Les autorités tanzaniennes prétendent que ces structures faisaient sous couvert de prévention et de soins la promotion de l'homosexualité. Le gouvernement mène des enquêtes contre "les syndicats de l'homosexualité", a affirmé sur Twitter le ministre adjoint de la Santé Hamisi Kigwangalla, cité par l’AFP. "Je vais publier une liste de gays qui vendent leur corps sur Internet. Ceux qui pensent que cette campagne est une plaisanterie se trompent. Le gouvernement a le bras long et va arrêter tous ceux qui sont impliqués", a ajouté le ministre adjoint. L'homosexualité est punissable en Tanzanie de très lourdes peines de prison, mais c'est seulement récemment que les autorités ont adopté une rhétorique anti-gay délibérée et désormais récurrente. Comme le rappelle l’AFP, en juillet 2016, le commissaire régional de Dar es Salaam avait lancé une série d'arrestations d'homosexuels présumés dans des bars et clubs de la capitale économique du pays. Au même moment, les autorités tanzaniennes avaient interdit l'importation et la vente de lubrifiants sexuels, dénoncés par la ministre de la Santé Ummy Mwalimu comme encourageant l'homosexualité et participant à la propagation du VIH. Le gouvernement a annoncé la fermeture d’un peu moins d’une quarantaine de centres de santé privés spécialisés dans la lutte contre le VIH/sida ; des centres qui accueillaient les populations clefs. Ces fermetures ont suscité des réactions de protestation de la part d’ONG… d’où la surenchère du vice-ministre Hamisi Kigwangalla.