Tasp et Prep méconnus des Français-es

30 Novembre 2022
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Sondage. À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022 qui aura lieu le 1er décembre, le Centre régional d’information, de prévention du sida et pour la santé des jeunes d’Île-de-France (Crips IdF Prévention Santé Sida) dévoile les résultats de l’étude réalisée avec l’institut Harris Interactive. Si 80 % des Français-es s’estiment « bien informés-es » sur le VIH ; en réalité : sept Français-es sur dix ne connaissent pas tous les outils de prévention à leur disposition. En effet, 87 % des Français-es estiment connaître les moyens de transmission du virus, mais 60 % ignorent qu’il existe un traitement préventif destiné aux personnes séronégatives (la Prep), et 47 % que le traitement pris par les personnes séropositives empêche la transmission du VIH par ces personnes (le Tasp). Le Tasp est un consensus scientifique mondial depuis l’étude Partner en 2014 et la Prep est disponible en France depuis janvier 2016 (où elle est d’ailleurs remboursée par la Sécu), mais plus de la moitié des Français-es (63 %) pensent que le préservatif est le seul moyen de se protéger du virus. Concernant la Prep et le Tasp, l’étude révèle qu’après une mise à niveau des répondants-es, seulement trois Français sur dix déclarent avoir déjà entendu parler de chacun des traitements. Cette connaissance est néanmoins plus fréquente chez les moins de 35 ans. Outre le fait que peu de Français-es déclarent connaître l'existence de la Prep et du Tasp, ceux et celles qui les connaissent, les connaissent... mal. Ils-elles s'en font l'idée de traitements chers lourds (70 %) et facteurs d'effets indésirables dangereux (69 %). Or, ceux-ci sont aujourd’hui largement accessibles, ont peu d’effets indésirables et consistent dans la plupart des cas en la prise quotidienne d’un comprimé. Sylvie Carillon, présidente du Crips Île-de-France Prévention Santé Sida, commente ce sondage : « Le vrai virus, c’est l’ignorance. 40 ans après la découverte du virus par une équipe française, il est manifeste que les Français ne connaissent pas le rôle du traitement comme outil de prévention. Pour augmenter leur niveau d’information et que cessent les clichés, les Français eux-mêmes le demandent : il faut renforcer la prévention dans les établissements scolaires. C’est ce que fait le Crips depuis 30 ans et nous demandons aujourd’hui que soit appliquée la loi sur les trois séances annuelles d’éducation à la sexualité ».
Méthodologie du sondage : L’enquête a été menée en ligne, entre le 21 et le 25 octobre 2022, auprès d’un échantillon 1 009 personnes âgées de 15 ans et plus, selon les critères suivants : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille de l’agglomération.