Taxe Robin : Sarkozy énerve les assos

Doit-on croire la parole des politiques ? Vieille question qui ne trouve pas de réponse définitive, même si, fréquents, sont les exemples qui incitent à la plus grande prudence et à se défaire de toute naïveté. Prenons un exemple récent : Nicolas Sarkozy et la taxe sur les transactions financières. "Parce qu'à un moment, il y a le discours et il y a l'exemple que l'on montre. Et je ferai tous les efforts pour qu'un petit groupe de pays leaders adoptent les financements innovants au bénéfice de l'Afrique et des pays les plus pauvres". Ça, c’était Nicolas Sarkozy en janvier 2011 dans son discours au sommet de l'Union Africaine. Dimanche soir (29 janvier), le président de la République a bien annoncé la création d’une taxe sur les transactions financières, mais elle ne concernera que la France et son produit ira combler les déficits publics français et nullement au développement. "A rebours de toutes ses promesses passées, Nicolas Sarkozy semble finalement privilégier les intérêts financiers aux grands défis mondiaux, dénoncent AIDES et Coalition PLUS dans un communiqué (30 janvier). Si ce projet de taxe au rabais et entièrement dévolue au comblement de la dette aboutit, le président de la République aura raté une opportunité unique de marquer l'Histoire". Les deux associations "font part de leur profonde indignation face à cette ultime escroquerie du quinquennat". "Tant qu’il en est encore temps, nous appelons Nicolas Sarkozy à revenir sur sa décision et à respecter ses engagements. Sans cela, AIDES, Coalition PLUS et de nombreux français comprendront qu'il a une nouvelle fois cédé aux pressions des intérêts financiers", écrivent les associations.