TDS et violences

15 Décembre 2022
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Révoltant. Comme toutes les années, le projet Jasmine a recensé les faits de violences dans le cadre de l’exercice du travail du sexe signalés par ses usagères entre novembre 2021 et novembre 2022. La publication des chiffres s’est faite en lien avec la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Malheureusement, le nombre de violences visibilisées par le dispositif Jasmine autant que leur gravité ont presque doublé par rapport à 2021. Ces faits sont loin d’être isolés et ils augmentent en nombre et en gravité, une conséquence des politiques répressives et stigmatisantes à l’égard des TDS qui sont en vigueur en France. La législation actuelle qui encadre le travail du sexe et la position abolitionniste des autorités ne font que marginaliser les TDS et les éloigner de l’accès aux droits et aux soins. Entre novembre 2021 et novembre 2022, la plateforme Jasmine a recensé 2 243 signalements de faits de violences, soit 6,1 faits de violences/jour (contre 3,7 en 2021). Sur ces 2 243, 52,6 % sont classifiés comme « risqués », 28 % comme « dangereux » et 19 % comme « très dangereux » (11 % en 2021). Parmi les signalements on dénombre : 16 tentatives de meurtres ; 129 viols ou tentatives de viol ; 62 situations de retrait (ou tentative de retrait) de préservatif non consenti ; 60 braquages avec armes et/ou violences physiques ; 97 vols d'argent ; 18 situations de harcèlement, notamment de cyber-harcèlement. Jasmine est un programme de lutte contre les violences faites aux travailleur-ses du sexe dans leur activité, créé et animé par Médecins du Monde. « Les travailleurs-ses du sexe sont des victimes privilégiés-es par les agresseurs. Ils/elles sont stigmatisés-es, marginalisés-es, par les lois répressives et la réprobation sociale entourant la prostitution. Lutter contre ces violences, c'est lutter contre le stigmate. Faire valoir ses droits est un acte militant permettant de protéger d'autres personnes », expliquent les initiateurs-rices du projet Jasmine. Ce dernier « soutient, aide et accompagne » les personnes TDS.