Tiers payant : "calendrier" d'ici l'été 2018

1 Novembre 2017
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Tiers payant… on y va, on n’y va pas… Le moins que l’on puisse dire, c’est que les messages du gouvernement sont fluctuants voire contradictoires. Dernier épisode en date. Agnès Buzyn a affirmé (24 octobre) que le tiers payant chez le médecin "a vocation à être accessible à tous les malades", mais indiqué vouloir "y aller doucement", avec notamment un "calendrier" qui sera présenté d'ici l'été prochain. "Je vous proposerai que le gouvernement présente au Parlement, d'ici l'été prochain, le calendrier selon lequel le tiers payant intégral pourra être proposé à tous les assurés dans des conditions techniques fiabilisées", a lancé la ministre depuis la tribune de l'Assemblée, lors de son intervention au démarrage des débats sur le projet de budget de la Sécu (PLFSS 2018), indique l’AFP. "Je vous proposerai également que ce rapport identifie les publics prioritaires pour lesquels un accès effectif au tiers payant intégral devrait être garanti, au-delà des publics déjà couverts", a précisé la ministre aux parlementaires. "Nous n'abandonnons pas le tiers payant qui a vocation à être accessible à tous les malades", avait déclaré auparavant sur CNews la ministre de la Santé, qui avait annoncé, quelques jours plus tôt, que la dispense d'avance de frais chez le médecin ne deviendrait pas obligatoire pour tous les patient-e-s au 30 novembre. "Nous allons y aller doucement, parce que c'est important que les médecins aient du temps médical à donner à leurs malades" plutôt que de remplir des papiers. "Le candidat Emmanuel Macron a promis un tiers payant généralisable et nous allons y aller avant la fin du quinquennat", a-t-elle poursuivi. "Techniquement, dès qu'il sera faisable, les patients y auront accès", a assuré la ministre, en défendant la volonté du gouvernement de ne pas le rendre obligatoire, contrairement à ce que prévoyait la loi Santé votée sous le précédent quinquennat et défendu par Marisol Touraine. Agnès Buzyn a réaffirmé qu'aujourd'hui, le tiers payant "fonctionne pour onze millions de personnes" (remboursés à 100 % par l'Assurance-maladie) "et il est hors de question d'y toucher". Mise en cause dans des interviews par la nouvelle ministre, Marisol Touraine a défendu sa réforme estimant qu'il s'agissait "d'une réforme importante de progrès social". "Il y a encore des étapes à franchir pour ce qui est des organismes complémentaires, mais il y a davantage à perdre qu'à gagner à renoncer à la réforme", a-t-elle poursuivi, interrogée sur RTL. "Ce qui n'est pas très sympathique pour les Français, c'est de donner le sentiment qu'on va remettre en question une réforme qui marche et qui s'applique déjà", a rétorqué Marisol Touraine. "On accuse le système de ne pas fonctionner, alors que ces mêmes médecins le mettent en place au quotidien pour les gens qui sont pris en charge à 100 % par la Sécu", s’est défendu l’ancienne ministre. "C'est une réforme juste et pas seulement pour les plus pauvres, qui marque l'achèvement des systèmes de Sécurité sociale universels, et ce n'est pas pour rien que les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Autriche ont mis en place le tiers payant", a-t-elle poursuivi.