Traitement injectable et risque d’échec

15 Novembre 2022
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Dans les essais cliniques sur la bithérapie VIH par injection tous les deux mois de cabotégravir/rilpivirine (Vocabria/Rekambys), les échecs virologiques étaient rares (1,4 % des participants-es) mais quid des échecs en vie réelle ? Lors de la conférence HIV Glasgow qui s’est tenue dans la ville éponyme du 23 au 26 octobre, les premières données en vie réelle sur ce traitement ont été présentées rapporte le site Aidsmap. L’étude allemande montre que le degré d’insatisfaction des patients-es qui prenaient ce traitement a diminué de moitié après six mois de prise. Pendant cette période, 89,5 % des participants-es ont continué à suivre le traitement et à avoir une charge virale inférieure à 50 copies/ml. Seules deux des 236 personnes prenant du cabotégravir/rilpivirine ont connu un échec virologique, défini comme deux charges virales consécutives supérieures à 200 copies/ml. Il a été découvert que l'une des deux personnes en échec virologique avait eu un traitement antérieur à base d’inhibiteurs de la transcriptase inverse (INNTI) qui avait échoué, ce qui avait provoqué une résistance à la rilpivirine. Mais l'autre cas n’avait aucun facteur de risque apparent. Une analyse a permis d’identifier les facteurs de risque d'échec virologique du traitement au cabotégravir/rilpivirine. L'analyse a porté sur les données de 1 363 personnes ayant pris part à trois essais cliniques. Le taux groupé d'échec virologique était de 1,4 %. Trois éléments de référence se sont révélés être des prédicteurs significatifs de l'échec virologique : la présence de mutations résistantes à la rilpivirine, le sous-type A6 ou A1 du VIH-1 (que l'on trouve surtout en Russie et dans les pays voisins) et un indice de masse corporelle plus élevé. La combinaison de deux éléments était fortement associée à l'échec virologique (le traitement a échoué chez 19 % des personnes présentant deux facteurs de risque). L'échec virologique était beaucoup moins fréquent chez les personnes présentant un seul facteur de risque (2,0 %) ou aucun facteur de risque (0,4 %).