Traitement pour tous et PrEP : recommandations de l'OMS

9 Octobre 2015
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 30 septembre 2015 ses nouvelles recommandations sur la mise sous traitement anti-VIH. Annoncées en juillet dernier à la Conférence mondiale sur le sida (IAS) de Vancouver, elles préconisent pour la première fois une mise sous traitement antirétroviral pour toutes les personnes séropositives, mais aussi certaines séronégatives. "Toute personne infectée par le VIH doit commencer un traitement antirétroviral dès que possible après le diagnostic", explique le communiqué de l’OMS. "Avec la recommandation "traiter tout le monde", qui enlève toutes les limitations sur l'éligibilité à la thérapie antirétrovirale (ARV) chez les personnes vivant avec le VIH ; toutes les populations et les groupes d'âge sont maintenant admissibles à un traitement". Auparavant, l’autorité mondiale de santé publique recommandait une mise sous traitement lorsque le niveau immunitaire descendait sous un palier (350 CD4/mm3, ce palier avait été remonté ces dernières années à 500 CD4/mm3, ndlr). Concernant le traitement préventif du VIH, l’OMS recommande que des groupes dont le risque d’exposition au VIH est "substantiel", doivent pouvoir bénéficier d’une proposition de prophylaxie pré-exposition (PrEP). Et plus seulement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), comme les premières recommandations sur la prophylaxie pré-exposition de 2014 l’indiquaient. "L’OMS a maintenant élargi cette recommandation de l’offre de PrEP à d'autres groupes de population à risque significatif d’acquisition du VIH. Elle doit être considérée comme un choix de prévention supplémentaire parmi un ensemble complet de services, y compris le dépistage du VIH, de counselling et de soutien, et l'accès aux préservatifs et matériel d'injection propre", annonce le communiqué. Une décision fondée sur les preuves scientifiques des dernières années qui, avec la mise sous traitement immédiate des personnes nouvellement dépistées, va porter le nombre de personnes pouvant prétendre à un traitement de 28 à 37 millions. Ce qui pose l’enjeu des financements internationaux et l’accès aux médicaments, financièrement abordables, dans les pays les plus touchés. D’après l’Onusida, si ces deux directives de l’OMS sont mises en place et respectées, on pourrait éviter 21 millions de morts et 28 millions de nouvelles contaminations d’ici 15 ans. Pour la fin du sida en 2030, le jeu en vaut vraiment la chandelle.