Traitement précoce chez l'enfant au Sud

9 Mai 2016
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Le traitement précoce basé sur le lopinavir est réalisable et efficace chez le jeune enfant avant l’âge de deux ans en Afrique de l’Ouest à condition d’améliorer l’accès précoce au diagnostic. Ce sont les résultats préliminaires de l'étude ANRS Monod qui ont été présentés le 22 avril lors de la conférence Afravih qui s'est tenue à Bruxelles. L’essai ANRS Monod "visait à évaluer une stratégie de simplification du traitement antirétroviral chez des enfants infectés par le VIH, traités de façon précoce (avant l’âge de deux ans) avec une trithérapie comprenant du lopinavir (en deux prises par jour) et en succès virologique au bout d’un an pouvant "switcher" vers une stratégie d’épargne basée sur l’efavirenz, en une prise par jour", explique le Dr Valériane Leroy (Inserm et site ANRS Pacci Abidjan) sur le site de l’ANRS. L’objectif était aussi de montrer "la faisabilité du traitement précoce chez l’enfant dans les pays du Sud qui, bien que recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, est encore peu mis en pratique, en particulier en Afrique de l’Ouest". "Le premier constat est que le diagnostic pédiatrique de l’infection par le VIH est encore souvent trop tardif", explique le Dr Leroy. "En médiane, les enfants ont été inclus dans l’essai et mis sous traitement à 13 mois de vie, alors que le traitement pourrait être mis en route dès deux ou trois mois de vie". Les auteurs insistent sur l'importance du développement du diagnostic précoce, indispensable à une mise sous traitement plus tôt. L’étude montre une bonne tolérance et efficacité du traitement initial basé sur le lopinavir, avec 78 % des enfants en succès virologique après douze mois de traitement et une absence d’infériorité chez les enfants qui sont passés à l’efavirenz. Les auteurs ont constaté davantage de mutations de résistance chez les enfants sous efavirenz. "Cette stratégie d’épargne pourrait être envisagée chez des patients avec une bonne observance", estime le Dr Leroy, "mais, au final, la stratégie simplifiée ne nous semble pas devoir être recommandée en routine, afin de ne pas faire courir le risque d’un échec thérapeutique aux enfants".