Traitement préventif pour les immunodéprimés-es

18 Août 2021
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Les personnes immunodéprimées, à risque élevé de développer une forme grave de Covid-19 et chez lesquelles les vaccins ne fonctionnent pas bien, pourront recevoir préventivement un traitement par anticorps monoclonaux, notamment si elles sont cas contact, a annoncé (6 août) la Haute autorité de santé (HAS). Les « patients immunodéprimés qui ne sont pas protégés malgré une vaccination complète » bénéficieront d’une « autorisation d’accès précoce » au Ronapreve (casirivimab et imdevimab) « en prophylaxie pré-exposition ou post-exposition au Sars-CoV-2 », indique la HAS dans un communiqué.  Cette autorisation est octroyée pour cinq mois, précise la HAS, qui réévaluera son intérêt « dans un délai maximum de deux mois ». En « post-exposition », c’est-à-dire en cas de contact avec une personne contaminée, le traitement pourra être administré aux patients-es de 12 ans et plus « non répondeurs ou faiblement répondeurs » à la vaccination alors qu’ils-elles présentent un très haut risque de forme grave de Covid. Il pourra aussi être proposé en « pré-exposition », c’est-à-dire en prévention, « toutes les quatre semaines tant qu’il existe un risque d’être exposé au virus », mais seulement aux « patients non répondeurs », c’est-à-dire n’ayant pas du tout développé d’anticorps malgré une vaccination complète. « On estime qu’en France, 130 000 patients immunodéprimés sont non-répondeurs à un schéma vaccinal complet et ainsi concernés par ce traitement », précise l’autorité de santé. L’accès précoce est une procédure qui permet à certains patients-es de bénéficier d’un médicament avant qu’il ne reçoive une autorisation de mise sur le marché pour l’indication concernée. Il est octroyé par la HAS, en s’appuyant sur un avis scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui évalue le rapport bénéfice-risque présumé des médicaments. Dans un communiqué, l’ANSM explique qu’elle avait rendu un avis favorable à un accès plus large à cet usage préventif, pour tous « les patients faiblement répondeurs à une vaccination complète », en raison de « l’impasse thérapeutique » dans laquelle se trouvent les personnes concernées. Le Ronapreve bénéficiait d’une autorisation en accès précoce depuis mars 2021, élargie en juin 2021, mais uniquement pour des personnes à haut risque de forme grave déjà contaminées par le coronavirus.  Ce traitement par injection, développé par la biotech américaine Regeneron en partenariat avec le laboratoire Roche, associe deux anticorps monoclonaux dirigés spécifiquement contre la protéine S (spike ou spicule) du Sars-CoV-2. Ils agissent en empêchant la pénétration du virus dans les cellules, luttant ainsi contre sa réplication dans l’organisme. Les personnes sévèrement immunodéprimées, telles que celles ayant reçu une greffe d’organes et sous traitement anti rejet, les personnes dialysées chroniques et celles atteintes de certains cancers et maladies auto-immunes inflammatoires, ont un risque très élevé de forme grave de Covid et de mortalité en cas d’infection. Leur système immunitaire ne répondant pas ou seulement partiellement aux vaccins contre la Covid, il est recommandé d’injecter trois doses, dans ce cas. Mais même avec cette précaution, « environ 25 % des personnes immunodéprimées suite à une greffe ou à une leucémie lymphoïde chronique n’ont toujours pas d’anticorps détectables après la troisième dose », pointe la HAS.