Traitements du VHC : la Suisse rationne

25 Janvier 2016
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En 2015, on dénombrait 44 000 personnes infectées par l’hépatite C en Suisse, mais on estime qu’environ 80 000 personnes seraient porteuses du VHC, dont la moitié ne le saurait pas. Comme dans d’autres pays, une nouvelle ère thérapeutique a débuté avec l’arrivée des antiviraux à action directe (AAD). "Pour la première fois, on dispose de traitements oraux et on peut se passer d’interféron", a ainsi souligné Darius Moradpour responsable du Service de gastro-entérologie et d’hépatologie du CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois), cité par "Le Matin Innovation". Ces traitements de nouvelle génération sont donnés sur des durées plus courtes, occasionnent moins d’effets indésirables, mais sont très chers. En Suisse aussi leur prix est un obstacle. Comme explique "Le Matin Innovation", les autorités fédérales ont réussi à inciter les fabricants à revoir leurs prix à la baisse, mais cela n’a pas suffi. En Suisse, tout le monde n’a pas accès aux nouveaux traitements réservés aux personnes dont la maladie a atteint un stade avancé. Aujourd’hui, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a étendu le remboursement aux cinq médicaments de nouvelle génération commercialisés en Suisse (Sovaldi, Harvoni, Viekirax, etc.) et a décidé "d’en faire aussi bénéficier les patients ayant une maladie à un stade dit intermédiaire", explique "Le Matin". "Cet élargissement représente des coûts supplémentaires de 52,4 millions de francs pour l’assurance-maladie", précise l’OFSP. Les prix des traitements avoisinent, selon le médicament utilisé, entre 42 000 et 50 000 francs suisses (entre 38 000 et 46 000 euros) "Cela reste très cher, constate Jörg Indermitte, coresponsable de la Section Médicaments de l’OFSP. C’est aussi pour cette raison que nous n’avons pas étendu le remboursement à toutes les personnes ayant l’hépatite C".