Transactions financières : petit pas français

25 Novembre 2010
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AIDES et la Coalition PLUS rebondissent aux timides propos de Nicolas Sarkozy sur la taxation des transactions financières pour l'aide au développement et à la lutte contre le VIH/sida, notamment en renforçant le Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Pris aux mots ? Comme d'autres, AIDES et la Coalition PLUS ont écouté l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. Une phrase a attiré leur attention : "La France doit montrer l'exemple sur la taxation des transactions financières [TTF] pour financer le développement de l'Afrique". Dans un communiqué (18 novembre), les deux associations affirment qu'elles ne "peuvent que saluer l’engagement réaffirmé du Président sur ce dossier." Pour autant, elles estiment que "cette déclaration ne peut se résumer à un effet d’annonce. Gérard Longuet, président du groupe UMP au Sénat, doit suivre l’avis du Président de la République et de la société civile : il faut inscrire sans plus attendre au Projet de Loi de Finances 2011 [PLF, actuellement en débat] la mise en place de cette taxe, sur le même mécanisme que celle existant en Grande Bretagne depuis 1986, mais, cette fois, pour venir en aide aux pays en développement." Jusqu'à présent, les autorités françaises avaient amusé le terrain en disant que, certes,  la taxation des transactions financières pour financer le développement était une bonne solution, mais à la condition que tous les pays riches soient d'accord… autant dire jamais. Désormais, le ton change. En effet, "en insistant sur le rôle exemplaire que doit jouer la France dans ce dossier, Nicolas Sarkozy montre qu’une telle taxe peut fonctionner de façon unilatérale", notent AIDES et la Coalition PLUS. Depuis longtemps, les deux associations affirment qu'il n'y a "pas besoin d’unanimité internationale pour la mettre en place. La Grande Bretagne l’a fait, et la taxe en place depuis près de 25 ans permet de récolter outre-Manche plus de 4 milliards d’euros par an ! Et sans nuire d’aucune façon aux marchés financiers : Londres est aujourd’hui la première place boursière au monde." Si la France mettait en place un tel dispositif, les sommes ainsi obtenues avoisineraient les quatre milliards d’euros par an. "L’enjeu est la vie de plusieurs millions de personnes", rappellent AIDES et la Coalition PLUS.
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