Travail du sexe au Québec : une majorité défavorable à la criminalisation

22 Février 2014
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Une vaste majorité de Québécois estime que le gouvernement fédéral canadien devrait autoriser la prostitution plutôt que de l'interdire, alors que la Cour suprême a ordonné à Ottawa de revoir ses règles en la matière. C’est ce qu’indique un sondage CROP/"La Presse" mené au Québec auprès de 1 000 répondants en janvier dernier. Il révèle que 67 % de la population juge que le gouvernement fédéral devrait "autoriser la prostitution en contrôlant les règles de pratique". Seulement 19 % appuient son interdiction, note "La Presse". Par ailleurs, les Québécois sont partagés à l'égard de la récente déclaration du ministre fédéral de la Justice, Peter MacKay, qui voudrait criminaliser l'achat de services sexuels par des clients plutôt que la sollicitation par des travailleurs et travailleuses du sexe. En tout, 43 % se sont dits plutôt ou tout à fait en désaccord avec l'orientation que semble vouloir prendre le gouvernement et qui s’inspire des modèles nordiques. En revanche, 39 % des répondants se sont dits tout à fait ou plutôt d'accord avec cette approche. Pour rappel, en décembre 2013, la Cour suprême du Canada a invalidé les infractions du Code criminel relatives à la sollicitation dans le but d'offrir des services sexuels, à la tenue d'une maison de débauche et au proxénétisme. Les juges ont tranché que ces interdictions mettaient la sécurité des travailleurs du sexe en danger. La Cour a donné un an au gouvernement pour adopter un nouveau modèle.