Travail du sexe : EELV adopte sa motion

20 Février 2014
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Le Conseil fédéral d’Europe Ecologie les Verts (EELV) a voté (8 et 9 février) une motion "Prostitution" par 71 voix pour, 32 contre et 12 abstentions. Cette motion se positionne "contre une loi démagogique et dangereuse" et s’engage à "lutter contre les violences que les prostitué-es subissent en renforçant le droit des personnes". Cette motion, portée par Enzo Poultreniez, fait un sort à la proposition de loi socialiste adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 4 décembre 2013. Après avoir égrené les différents points de désaccord et les engagements pris antérieurement par le parti, le Conseil fédéral d’EELV décide de "réaffirmer son opposition à toute répression directe ou indirecte des prostitué-es, quel que soit le mode de prostitution", de "s’opposer à la pénalisation des client-es et au maintien des arrêtés municipaux pénalisant la présence de prostitué-es sur la voie publique", de "défendre la dépénalisation du racolage tel que déjà décidé par nos motions antérieurs et déposé au Sénat avec la proposition de loi d’Esther Benbassa [sénatrice écologiste du Val-de-Marne, ndlr], de "prioriser la lutte contre le proxénétisme, la traite des êtres humains et la prostitution forcée, en déployant notamment une action spécifique à destination des mineur-es", de "défendre des alternatives à la pénalisation en s’attaquant aux causes de la prostitution forcée et en garantissant les droits des publics spécifiques". Sur ce dernier point, la motion cite les travailleuses et travailleurs du sexe étrangers victimes de la traite. En l’occurrence, s’attaquer aux causes, ce serait de permettre à ces personnes "d’obtenir une protection sociale, juridique et policière, ainsi qu’une vraie régularisation avec permis de travail", ce que les écologistes défendent pour toutes les personnes sans papiers. Pour les trans, il s’agirait de "faciliter le changement d’état civil et le parcours de transition", comme affirmé dans une autre motion adoptée en novembre 2012. Et cela "afin de les inclure dans le marché du travail et de leur permettre de trouver d’autres ressources économiques que celles liées à la prostitution". Et "Plus globalement établir un revenu d’existence et engager une politique renforcée de lutte contre le sexisme".