Travail du sexe et Covid-19

9 Novembre 2020
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Lundi 2 novembre, un communiqué commun signé par plusieurs associations qui défendent les droits des travailleurs-ses du sexe (TDS) (notamment Acceptess-T, Fédération Parapluie Rouge, le Strass – Syndicat du travail sexuel, Médecins du Monde et AIDES) lançait un cri d’alerte sur les conditions de vie des TDS en ce début de second confinement en France. « Depuis l’instauration du confinement, les TDS sont une nouvelle fois confrontés-es à l’impossibilité de poursuivre leur travail. Ces restrictions engendrent une précarisation extrême de ces personnes déjà vulnérabilisées. Nos associations réclament des mesures de l’État, dont l’indifférence actuelle met en danger les vies des TDS », alerte le communiqué interassociatif. « Nos associations reçoivent des témoignages alarmants démontrant la précarisation des conditions de vie des TDS. « Comment vais-je payer mon loyer ? Comment vais-je nourrir mes enfants ? », sont des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse, faute de moyens. Avec la mise en place du confinement, l’ensemble des travailleurs-ses du sexe se retrouve, comme au printemps dernier, sans ressources. Malgré nos alertes, le gouvernement n’aura rien appris de l’expérience du précédent confinement, pendant lequel nos associations ont dû faire appel à la générosité du public, ayant reçu une fin de non-recevoir à nos demandes des travailleurs-ses du sexe. Le communiqué liste une série de mesures précises et urgentes à mettre en place : un fonds d’urgence pour compenser la perte de revenu durant le confinement ; un moratoire sur les amendes, la pénalisation des clients et les arrêtés anti-prostitution pris par les municipalités ; un soutien financier aux associations organisant l’aide aux travailleuses et travailleurs du sexe, notamment pour le maintien dans le logement et les colis alimentaires ; la régularisation des travailleurs-ses du sexe sans-papiers sans quoi il est impossible d’accéder au travail dans l’économie formelle.