Travail du sexe : un fonds d’aide financière pour s’en sortir

20 Novembre 2013
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La ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a annoncé (6 novembre) que le gouvernement soutenait l'idée de créer un fonds dédié à l'accompagnement des personnes souhaitant sortir de la prostitution, qui serait abondé par l'Etat à hauteur de 10 à 20 millions d'euros par an. La ministre des Droits des femmes s'exprimait devant la commission de l'Assemblée nationale chargée d'examiner la proposition de loi contre la prostitution, présentée par deux députées socialistes : Maud Olivier et Catherine Coutelle. Cette annonce se fait alors que le volet social était un des maillons faibles de cette proposition de loi qui vise notamment à pénaliser les clients des travailleuses et travailleurs du sexe. Le gouvernement se "retrouve pleinement" dans ce texte, a déclaré Najat Vallaud-Belkacem qui a toujours défendu des positions abolitionnistes, jugeant que "la réalité massive de la prostitution, c'est celle de l'exploitation sexuelle, de l'asservissement, de la traite des êtres humains". "Abolir la prostitution, c'est un projet qui repose sur deux piliers : la fermeté à l'égard des responsables d'une part, et l'insertion sociale des victimes de l'autre", a-t-elle ajouté. Elle a dit "adhérer totalement" aux dispositions du texte qui "visent à lever les contraintes qui pèsent sur les victimes, en leur reconnaissant par exemple à titre provisoire un droit au séjour" lorsqu'elles sont "en parcours de sortie de la prostitution". Pour que les associations puissent accompagner ces parcours, elle a précisé avoir accru "de 25 % les financements". On verra concrètement si le texte est adopté fin novembre ce qu’il adviendra de cet engagement. "La proposition de loi nous invite à organiser de façon plus pérenne ce soutien à travers la création d'un fonds dédié", a-t-elle ajouté. "Le gouvernement est tout à fait prêt à s'engager dans cette voie". "L'objectif est de permettre à toutes les personnes prostituées qui le souhaitent de bénéficier du parcours de sortie de la prostitution que vous avez rédigé. Nous estimons aujourd'hui que cela représenterait un effort dédié de 10 à 20 millions d'euros par an sur le budget de l'Etat". La proposition de loi suggère "que le fonds soit abondé notamment par le produit des biens confisqués aux proxénètes", a souligné la ministre. "C'est une proposition que je soutiendrai et qui sera un élément important du futur plan du gouvernement contre la traite des êtres humains". Ce plan sera présenté "avant la fin de l'année". Les crédits de l'Etat "spécifiquement orientés vers l'insertion des personnes prostituées" sont actuellement estimés à "en moyenne 120 euros par an et par personne", soit "de l'ordre du centième du coût annuel moyen d'une place en hébergement d'urgence", a-t-elle rappelé, selon l’AFP.