Un futur traité contre les pandémies

8 Avril 2021
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Les dirigeants-es d’une vingtaine de pays, le président du Conseil européen, Charles Michel, et le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, ont appelé mardi 30 mars à élaborer un « traité international sur les pandémies » pour affronter les futures crises sanitaires. Leur proposition est présentée dans une tribune signée par les dirigeants-es de pays répartis sur les cinq continents, dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, ou encore les présidents sud-coréen Moon Jae-in, sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastián Pinera, précise l’AFP. Alors que la Covid-19 « tire parti de nos faiblesses et de nos divisions », « un tel engagement collectif renouvelé serait une étape importante pour consolider la préparation aux pandémies au plus haut niveau politique », selon cette tribune publiée en France dans Le Monde (29 mars). Elle a été reprise dans de nombreux quotidiens étrangers, le lendemain. « Il y aura d’autres pandémies et d’autres situations d’urgence sanitaire de grande ampleur. Aucun gouvernement ni aucun organisme multilatéral ne peut, seul, faire face à cette menace », insiste la tribune. Le texte préconise de « consolider fortement la coopération internationale pour améliorer, par exemple, les systèmes d’alerte, la mise en commun des informations, la recherche, ainsi que la production et la distribution » des vaccins, médicaments, produits de diagnostic et équipements de protection. À cet égard, « nous nous engageons à garantir un accès universel et équitable à des vaccins, à des médicaments et à des produits de diagnostic sûrs, efficaces et abordables pour cette pandémie et celles qui suivront. La vaccination est un bien public mondial », affirment les 25 dirigeants-es signataires. Ce qui est préconisé est donc l’inverse de ce que nous connaissons actuellement avec un accès inégalitaire entre pays aux vaccins. Un traité « devrait conduire à une plus grande responsabilisation mutuelle et à un partage des responsabilités » et « favoriser la transparence et la coopération au sein du système international », ajoutent-ils, appelant à « tirer les enseignements » de la Covid-19 et à travailler avec la société civile et le secteur privé. Une tâche qui « prendra du temps et exigera un engagement soutenu pendant de nombreuses années » et nécessitera « un leadership mondial », reconnaît le texte. Les États membres de l’UE (en décembre 2020), puis les pays du G7 en février 2021, avaient endossé l’idée d’un possible traité pour renforcer la coopération sanitaire internationale. Les dirigeants-es de membres clés du G20 (États-Unis, Russie, Chine, Japon, Inde et Brésil) ne figurent toutefois pas parmi les signataires de la tribune. Un signe prémonitoire de la réussite de l’entreprise.