Un nouveau traitement pour soigner les tuberculoses multi-résistantes

23 Août 2014
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Un assemblage expérimental de trois médicaments peut réduire de manière significative le temps de traitement de personnes atteintes d'une souche de tuberculose multi-résistante, selon une étude présentée (21 juillet) à la Conférence de Melbourne. Baptisée PaMZ, cette combinaison tue plus de bacilles tuberculeux que le traitement habituel, et à une vitesse supérieure, selon les résultats de la phase II des essais présentés en Australie ; la phase II évalue la sécurité et l'efficacité des nouveaux traitements. Si les financements sont trouvés, la phase III pourrait démarrer d'ici la fin de l'année, a indiqué TB Alliance, une organisation dédiée à la recherche de traitements plus efficaces contre la tuberculose. Les médecins s'inquiètent de l'émergence de bactéries de tuberculose ultra-résistantes aux antibiotiques, cette maladie étant en forte recrudescence dans les pays pauvres. Ces souches sont particulièrement dangereuses chez les personnes vivant avec le VIH. La combinaison PaMZ, administrée en comprimés, a été testée en Afrique du Sud, auprès de 207 volontaires dont un cinquième vivait avec le VIH. Sur cet échantillon, 181 malades répondaient positivement à des molécules des médicaments qui composent le PaMZ tandis que 26 s'étaient avérés résistants aux antibiotiques traditionnels. Cette phase d'essai a montré que 71 % des patients traités avec le protocole PaMZ ne comptaient plus de bacille de la tuberculose dans leurs crachats, en deux mois. Par comparaison, seuls 38 % des malades traités avec le protocole standard étaient guéris en huit semaines. Les 26 personnes malades résistantes aux antibiotiques traditionnels ont tous été traitées avec le PaMZ, sur une période de quatre à six mois, contre deux ans pour les traitements standard. Cette accélération et simplification du traitement signifient une réduction allant jusqu'à 90 % des coûts. Autre avantage, le PaMZ n'a montré aucun signe d'interférence avec les traitements anti-VIH. "La tuberculose reste la maladie la plus meurtrière pour les patients atteints du sida, responsable d'une mort sur cinq de ces malades dans le monde. Mais souvent, les traitements contre la tuberculose et contre le sida ne peuvent pas être donnés en même temps à cause de leurs effets secondaires, rendant le traitement simultané pour ces deux maladies difficiles", souligne TB Alliance. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'au moins un tiers des quelque 35 millions de personnes porteuses du VIH sont aussi porteuses de la tuberculose sous sa forme latente, ce qui signifie qu'elles portent le germe, mais ne manifestent pas les symptômes de la maladie. Les personnes vivant avec les deux maladies ont 30 fois plus de risques de tomber malade de la tuberculose que celles qui n'ont pas le VIH. En 2012, environ 320 000 personnes sont mortes d'une tuberculose associée au VIH, selon l'OMS.