Un plan d'urgence pour l'égalité des femmes

13 Février 2022
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Sept dirigeantes d'associations féministes demandent aux candidats-es à l'élection présidentielle « un plan d'urgence » comprenant « dix mesures ambitieuses ». Elles s’en expliquent dans une tribune au Journal du dimanche (6 février 2022). Cette tribune est signée, entre autres, par Anne-Cécile Mailfert (Fondation des femmes), Dominique Guillien et Françoise Brié (Fédération nationale solidarité femmes), Danielle Bousquet (Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles) et Sarah Durocher (Planning familial), précise l’AFP. « Jamais la société ne s'est autant alarmée des féminicides, et pourtant, nous continuons de compter nos mortes », relèvent-elles. « Si la société s'est aussi saisie de la question des violences sexuelles, il n'y a jamais eu aussi peu de condamnations judiciaires », avancent-elles. Les signataires soulignent plusieurs paradoxes. Ainsi, « si l'indignation progresse face à l'inégalité salariale, les femmes sont toujours discriminées. Si la préoccupation avance concernant le partage des tâches domestiques, les femmes en prennent toujours une part écrasante ». D'où un « sursaut » réclamé aux prétendants-es à l'Elysée : ils-elles doivent « s'engager sur dix mesures ambitieuses à mettre en place dans les cent premiers jours de la nouvelle mandature ». La première consiste à « investir un milliard d'euros par an pour mettre fin aux violences conjugales. En formant les professionnels-les pouvant être en contact avec des femmes victimes de violences, en triplant les places d'hébergement spécialisé et en augmentant le financement des associations ». Autre demande : « Constitutionnaliser le droit à l'IVG et rendre effectif l'accès à ce droit pour toutes les femmes sur le territoire français. Supprimer la double clause de conscience des praticiens [permettant à des praticiens-nes de refuser de pratiquer un avortement, ndlr] et revaloriser cet acte médical ». La tribune réclame de « lancer un Grenelle de l'égalité salariale pour revaloriser les métiers féminisés et (de) garantir la présence des femmes dans les secteurs d'avenir, tout en luttant contre le temps partiel contraint et les discriminations en entreprise ». D’autres mesures sont évoquées comme « mettre en place des tribunaux et des brigades spécialisés, formés à la lutte contre les violences faites aux femmes et volontaires », « garantir l'éducation de chaque enfant à l'égalité, à la sexualité et à la vie affective », « lutter contre l'industrie pornographique », etc. Ces dirigeantes préconisent aussi de « créer une coordination nationale de la lutte contre les violences faites aux femmes sous l'égide du président ou de la présidente de la République ».