Un service public humain

25 Février 2022
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Le numérique occupe une place croissante pour l’accès au service public dans des domaines divers allant de la fiscalité à la protection sociale, en passant par les documents d’identité ou les titres de séjour. Or, si la dématérialisation des démarches administratives peut simplifier les démarches pour de nombreuses personnes, elle peut aussi être une source majeure d’entrave à l’accès aux droits pour d’autres. Ce sont le plus souvent les personnes vivant dans une grande précarité, ne parlant pas le français, âgées, en situation de handicap, ou en situation d'illettrisme qui se trouvent entravées dans l’accès aux droits. Pour ces raisons, plus de 300 organisations, dont AIDES, le Comede, la Cimade, le Check Point Paris, Ligue des Droits de l'Homme, Médecins du Monde, MRAP, Planning Familial, Secours Catholique - Caritas France etc., mais aussi des syndicats, des collectivités territoriales, etc., se sont rassemblées derrière la signature d’un Manifeste pour un service public plus humain et ouvert à ses administrés-es. Ce manifeste a été rendu public le 22 février. Il appelle au maintien d’un « service public plus humain et ouvert à ses administrés-es » ; ce qui est de moins en moins le cas. « La fermeture de trop nombreuses administrations pendant le confinement du printemps 2020 a amplifié ce phénomène, sans considération sérieuse de l’impact pour les personnes précaires », souligne d’ailleurs le manifeste. Et d’expliquer que : « Le développement du numérique se substitue à l’accueil physique, alors qu’il nécessite lui-même un accompagnement humain. Les personnes précaires se tournent donc souvent pour réaliser leurs démarches en ligne vers les associations, syndicats, collectivités territoriales, centres sociaux, voire les employés-es de médiathèque, qui les accompagnent en plus de leurs missions initiales. Mais la démission du service public exclut toujours un peu plus du droit commun une frange de la population et porte atteinte au principe d’égalité d’accès au service public, ainsi qu’à sa gratuité et à sa continuité ». D’où, l’exigence d’un « service public humain et ouvert à ses administrés-es, qui fonctionne pour toutes et tous et ne sacrifie personne ! », dont ce manifeste est porteur.