Un triple antiviral testé chez l’animal

16 Octobre 2017
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Le laboratoire Sanofi et l’Institut national américain de la santé sur les allergies et les maladies infectieuses (NIAID) ont mis en commun des chercheuses et chercheurs pour développer un "triple antiviral" contre le VIH. Des résultats concernant cette stratégie testée sur le modèle animal (le singe) ont été publiés dans la revue américaine "Science". Ce composé a permis de protéger des singes contre le virus simien du sida et des souches du VIH humain. Trois groupes de singes ont été constitués. Les deux premiers ont été traités avec de simples anticorps. Le troisième groupe a été traité avec les "triples anticorps". Tous les singes ont été exposés au virus simien du sida et aux souches de VIH. Une majorité des animaux ont été infectés dans les deux premiers groupes : cinq à six cas d’infection sur huit animaux. Dans le troisième groupe, aucun n’a été infecté. "A la différence des anticorps naturels, ce triple antiviral frappe des cibles infectieuses multiples dans une seule molécule", explique Gary Nabel, responsable scientifique de Sanofi, directeur général adjoint de l'entreprise et principal auteur de ces travaux, cité par l’AFP. "Cette approche a le potentiel d'améliorer la protection contre le VIH et constitue également une fondation pour de nouveaux traitements contre le cancer et des maladies auto-immunes et infectieuses", estime le chercheur, qui rappelle que "la combinaison de thérapies a déjà montré son efficacité contre le VIH et le cancer". Sanofi produit actuellement ce triple anticorps pour mener un essai clinique de phase II qui devrait débuter en 2018 à l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (Niaid). Il sera effectué sur des personnes volontaires. Il devrait ainsi permettre de déterminer l'innocuité de cette nouvelle molécule. "Une combinaison d'anticorps qui, chacun, frappent des sites distincts de l'enveloppe du VIH pourrait bien être la meilleure approche pour neutraliser les défenses du virus et parvenir à produire un traitement anti-infectieux et une prévention", juge le Dr Anthony Fauci, directeur du Niaid, cité par l’AFP.