Une carte vitale…biométrique

19 Mars 2012
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Ce qui est bien avec la campagne présidentielle, c’est que les candidats y font des annonces. Annonces qui suscitent parfois du débat voire de la controverse. Bon, nous n’en sommes pas encore là dans ce cas précis, mais débat il y a. Il y a quelques jours le président de la République en campagne annonce qu’il veut une carte vitale biométrique, autrement dit une carte sécurisée pour lutter contre la fraude à l'Assurance maladie. Interrogé le 8 mars sur RMC et BFM TV, le président candidat explique : "Il y a un problème de déficit, chacun doit faire un effort : étranger comme national". "Les Echos" (9 mars) cite d’ailleurs les précisions apportées par le député UMP Sébastien Huyghe, un des proches du candidat sortant : "L'enregistrement dans la puce de la carte vitale d'une donnée biométrique, qui pourrait être les empreintes digitales, permettra d'être sûr que les prestations maladie seront servies uniquement au titulaire". Cette idée, simple en apparence, suscite débat pour deux raisons. D’une part, son coût. D’autre part, son intérêt même. "L'ampleur de la fraude à la carte vitale est très limitée, de par la nature même du système de soins", explique "Les Echos". "La fraude à la carte vitale est moins importante quantitativement que les fraudes aux ressources ou aux actes, dans la mesure où notre système de protection sociale est très généreux : en bénéficient tout résident en situation régulière, mais aussi des étrangers en situation irrégulière", indiquait d’ailleurs un expert, cité par le journal. Autre point de débat, la mise en place d'une carte biométrique serait coûteuse, car elle impliquerait une visite en face à face pour chaque assuré avec un agent de sa caisse d'Assurance maladie… et cela concernerait des millions de personnes. Mais sur ce point, le candidat sortant n’a pas été très précis.