Une consultation citoyenne sur la fin de vie

14 Février 2015
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Donner son avis sur un texte législatif, c’est désormais possible. Le président de la chambre législative Claude Bartolone a souhaité, à l’occasion de la "révolution numérique 2015", donner la parole aux citoyens sur les lois discutées dans l’hémicycle. Et la première expérimentation se fera sur un projet de loi plutôt explosif : celui de la fin de vie, fruit de vifs débats chez les parlementaires et au-delà. Jusqu’au 16 février, les internautes pourront sur le site de l’Assemblée nationale envoyer leurs commentaires. Leurs contributions seront examinées par le rapporteur de la loi, actuellement examinée en Commission des affaires sociales, et portées à la connaissances des députés qui pourront s’appuyer sur ces avis ou en discuter lors de la séance publique. Cette idée de consultation citoyenne n’est pas nouvelle, et notamment sur ce sujet. Depuis plus de deux ans, des débats ont été organisés dans plusieurs villes de France, que ce soit la mission Sicard de 2012 ou par les deux députés (Alain Clayes et Jean Leonetti), auteurs d’un rapport sur la fin de vie, rendu en 2014. Cette initiative en laisse donc certains circonspects. "Lancer une consultation par Internet en tout début de processus, pourquoi pas", note Yves Sintomer, professeur de sciences politiques à l’université Paris Lumières dans les lignes du journal "La Croix". Mais au stade déjà avancé des discussions, ce dernier voit "difficilement ce que cela peut apporter. C’est plutôt un défouloir", estime-t-il dans le quotidien catholique. Et dans les rangs de l’hémicycle, les messages laissés restent assez fidèles à la fracture ouverte pour versus anti. Pas sûr, d’après certains, qu’en ressorte une véritable manne de témoignages ou argumentaires propices à des discussions constructives. "Démagogique", déversoir des lobbies, positions caricaturales, cette consultation citoyenne ne semble ravir personne, alors que le texte arrivera le 10 mars en séance. Mais ceux qui souhaitent pourront au moins le dire… sur la plateforme dédiée.