Une loi contre les « thérapies de conversion »

12 Janvier 2020
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Le gouvernement allemand entend interdire les prétendues « thérapies de conversion » visant à changer l’orientation sexuelle des personnes LGBTQI+. Les promoteurs-rices de ces « thérapies » risqueront jusqu’à un an de prison, selon un projet de loi présenté fin décembre, indique l’AFP. Ce texte, qui prévoit en plus de l’emprisonnement des amendes pouvant atteindre 30.000 euros, doit encore recevoir l’aval du Parlement avant une entrée en vigueur espérée mi-2020. « L’homosexualité n’est pas une maladie. Par conséquent, le terme « thérapie » est trompeur. Nous voulons interdire autant que possible les thérapies dites de conversion. Là où elles sont effectuées, il y a souvent de graves souffrances physiques et mentales », a expliqué le ministre de la Santé Jens Spahn. « Cette prétendue thérapie rend malade et est malsaine. Et une interdiction est aussi un signal social important pour tous ceux qui ont des difficultés à assumer leur homosexualité: tu es très bien comme tu es », a ajouté le ministre, lui-même ouvertement gay. La loi allemande interdira également toute promotion dans l’espace public et privé de ces « traitements » contraignants. Pourront être sanctionnés non seulement les professionnels-les qui les proposent, mais également les parents ou tuteurs-trices légaux pour « violation flagrante du devoir de diligence et d’éducation ». En Allemagne, ces thérapies concernent quelque 1 000 personnes par an, selon la fondation Magnus-Hirschfeld qui se consacre aux droits des personnes LGBT. Plus répandues aux États-Unis où une étude de 2018 y a estimé à 700 000 le nombre de personnes « traitées », ces « thérapies » visent souvent des adolescents-es LGBTQI+. En France, une mission d’information parlementaire a préconisé, début décembre, que ces « thérapies de conversion » fassent l’objet d’un délit spécifique dans le code pénal. En 2013, l’OMS les a condamnées comme étant des violations des droits de l’Homme, les jugeant incompatibles avec l’éthique de l’action médicale. Aucune étude connue ne permet de conclure que l’orientation sexuelle puisse être modifiée de façon permanente.