Une loi pour les trans en Écosse

9 Janvier 2023
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Le Parlement local écossais a adopté (22 décembre) une loi controversée visant à faciliter la transition des personnes transgenres, autorisée dès 16 ans. Adopté sans surprise par 86 voix pour (39 contre), le texte supprime l’exigence d’un diagnostic médical et psychiatrique lors de la demande d’un certificat de reconnaissance de genre. Le texte réduit la période pendant laquelle un-e demandeur-se doit vivre dans son genre acquis de deux ans à trois mois, avec une période de réflexion supplémentaire de trois mois. Le certificat pourra donc être obtenu au bout de six mois, selon ce texte, défendu par le gouvernement indépendantiste de la Première ministre Nicola Sturgeon. L'âge minimal pour demander ce certificat passe de 18 à 16 ans, ce qui est comparable à ce qui vient d'être voté par les députés-es en Espagne. Après le vote, le gouvernement britannique a fait savoir qu'il envisageait un recours devant la Cour suprême contre le texte, qui risque de créer des disparités au sein du Royaume-Uni, souligne l’AFP. Parmi les opposants-es à cette loi, on trouve l'écrivaine J. K. Rowling, qui avait tweeté, en octobre dernier, une photo d'elle portant un tee-shirt « Nicola Sturgeon, destructrice des droits des femmes ». Selon eux-elles, le texte est un danger pour les femmes, car il permettrait à des hommes d'accéder plus facilement à des espaces réservés aux femmes. Le gouvernement local a assuré que ce nouveau texte n'affectera pas une précédente loi, qui permet d'exclure les personnes trans d’espaces non-mixtes comme les vestiaires et lieux d'accueil d'urgence. « Je suis féministe, je ferai tout ce que je peux pour protéger les droits des femmes aussi longtemps que je serai en vie », a déclaré Nicola Sturgeon. La Première ministre a ajouté qu'il était de son devoir de « rendre la vie un peu plus facile aux minorités stigmatisées dans notre pays ». Le projet de loi a connu un parcours houleux au Parlement écossais. Mardi 20 décembre, des manifestants-es ont fait suspendre la séance en criant : « Honte à vous ». Ils-elles fustigeaient les élus-es qui ont rejeté une disposition visant à rendre plus difficile pour les agresseurs-ses sexuels-les de changer de genre. La rapporteure spéciale des Nations unies sur les violences contre les femmes, Reem Alsalem, craint que la réforme ne permette à des « hommes violents qui s'identifient comme hommes » de profiter de cela pour obtenir les mêmes droits que les femmes. Nicola Sturgeon a répondu qu'il était « très important » que la protection des femmes soit une priorité, et a dit espérer que la protection des droits des personnes transgenres le soit aussi.