Une ONG convoquée pour "promotion de l’homosexualité"

1 Août 2017
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Importante association de lutte contre le sida et les IST et de défense des droits de l’Homme au Cameroun, la Camfaids (Cameroonian foundation for aids) fait régulièrement l’objet de tracasseries policières. Le 31 juillet dernier, l’association expliquait dans un communiqué de presse que ses responsables étaient convoqués par la police. Le motif ? Une prétendue "promotion des pratiques homosexuelles" que ferait l’association. Dans son communiqué, l’association explique que "suite à la réouverture de son centre d'accueil et d'écoute [à Yaoundé] après une semaine de fermeture préventive après une série d'attaques à caractère homophobes (…) et transphobes", elle a reçu une convocation de la part de la police pour se présenter au commissariat du 5e arrondissement de Yaoundé pour motif de "promotion des pratiques l'homosexuelles". Cette convocation fait suite au dépôt d’une plainte par un chef de quartier, celui de Titi Garage. C’est une intimidation homophobe de plus qui fait suite à des agressions homophobes dont ont été victimes des militants de l’association et des bénéficiaires de la part d’habitants de ce quartier. A cela s’ajoutent des dommages sur les locaux : caméras et tôles extérieures du portail arrachées, porte endommagée et toit caillassé. Les faits étaient si fréquents que l’association "avait décidé de prendre une mesure préventive en fermant son centre d'écoute et d'accueil durant une semaine du 16 au 24 juillet 2017". Avec cette convocation policière, "la persécution s'accentue !", dénonce l’association. Pour autant, la CAMFAIDS ne renonce pas et indique qu’elle continue ses activités de lutte contre le VIH et de défense de Droits de l'homme. Dans son communiqué, l’association rappelle qu’elle entend poursuivre ses "missions de lutte contre le VIH auprès des populations clés au Cameroun" et conserver son engagement "dans la lutte contre toutes sortes de violences et violations des droits des populations LGBTI au Cameroun". L’association rappelle aussi que l’Etat a des devoirs, notamment celui de veiller à l'intégrité, la dignité de tous ces citoyens, d’assurer la sécurité de tous et toutes et de garantir le respect de la liberté d'association.