Une plate-forme mondiale pour les droits LGBT

27 Janvier 2016
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La structure se nomme "Plate-forme mondiale pour accélérer la riposte au VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes" (HSH), mais son petit nom est "Plate-forme mondiale". Il s’agit d’un nouvel organe consultatif sous la houlette de l'Onusida et du Forum des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Une première réunion s’est déroulée, à Genève, les 12 et 13 janvier 2016. Son objectif ? Un communiqué de l’Onusida du 14 janvier le précise : donner des conseils stratégiques aux agences des Nations unies et aux autres parties prenantes sur les besoins et les priorités du programme de lutte contre le VIH pour les hommes gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. "La seule façon d'avancer est d'en faire plus et d'amener davantage de personnes au cœur de la riposte à l'épidémie. Qui que l'on soit et quelle que soit sa situation, chacun doit en faire plus pour les personnes touchées par le VIH. Le lancement de cette plate-forme pour les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est une belle façon de commencer la nouvelle année", a déclaré Luiz Loures, directeur exécutif adjoint de l'Onusida, dans une des formules onusiennes dont l’agence a le secret. Plus intéressant (sans doute parce qu’il est à la fois lucide et sévère) est le constat fait par la "Plate-forme mondiale" : "A ce jour, nous avons honteusement échoué auprès des hommes gays et bisexuels et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la riposte mondiale au VIH". Le nouvel organe consultatif a vocation à faire le lien entre les agences onusiennes et la communauté des donateurs sur cette question. Les initiateurs font le pari que cette création constitue "une première étape importante pour remédier à la situation". Les nouvelles infections sont en augmentation chez les gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans toutes les régions du monde, alors que l'accès au traitement reste faible dans de nombreux pays. Voilà l’équation. A cela s’ajoute le fait que les programmes nationaux de prévention et de traitement du VIH omettent souvent de cibler les gays et les HSH. De plus, les lois et politiques répressives, les violences et les violations des droits humains alimentent la vulnérabilité au VIH. "Alors que le VIH continue de toucher les hommes gays et bisexuels dans le monde, de plus en plus de données démontrent les possibilités offertes par un diagnostic précoce du VIH, un meilleur traitement et une prophylaxie pré-exposition dans la baisse des taux d'acquisition et de transmission du VIH", explique Stef Baral de la Johns Hopkins University. Et le chercheur d’expliquer : "Cette Plate-forme mondiale a la capacité de mobiliser les soutiens nécessaires pour élargir ces programmes et atteindre la couverture requise pour inverser la tendance de l'épidémie de VIH chez les gays et bisexuels dans le monde". A suivre.