Une proposition de loi contre l'âgisme

13 Mars 2021
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Mieux représenter les seniors-es à la télévision, garantir les droits des plus âgés-es, intégrer la question du vieillissement dans les manuels scolaires, etc. La proposition de loi de la députée LREM Audrey Dufeu, contre « l'âgisme », déposée mardi 2 mars, à l’Assemblée nationale, voit grand. « L'âgisme » se définit comme le rejet des aînés-es ; phénomène qui a pu être accentué pendant la crise sanitaire. « Le renforcement des droits des personnes âgées dans notre société pour lutter contre l'âgisme est devenu au regard de la crise du Covid-19 une nécessité. Il faut rééquilibrer le regard porté sur le vieillissement », a d’ailleurs expliqué Audrey Dufeu lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. Cette proposition de loi « visant à réussir la transition démographique pour lutter contre l'âgisme » est co-signée par une cinquantaine de députés-es. Elle n'est pas encore inscrite au calendrier parlementaire, mais pourrait être étudiée en mai dans le cadre d'une niche réservée au groupe majoritaire, indique l’AFP. La France va être confrontée dans les prochaines années à un vieillissement important de sa population. Selon l'Insee, en 2040, les plus de 65 ans représenteront un quart de la population. « Entre 2003 et 2011, la proportion des plus de 50 ans parmi les personnes atteintes par le VIH a augmenté, passant de 25 % en 2008 à 35 % en 2011 (…) Parmi les patients suivis en France métropolitaine, 41 % des hommes ont plus de 50 ans (13 % ont 60 ans et plus) ; 26 % des femmes ont passé le cap de la cinquantaine (8 % ont 60 ans et plus) », rappelle la toute récente brochure d’Actions Traitements : « Vivre avec le VIH, après 50 ans ». Pour éviter « une guerre des générations », il faut, selon la parlementaire, cesser de « présenter la vieillesse comme une rupture, comme une incapacité ou un coût financier ». Le texte, inspiré des conclusions d'un rapport parlementaire qu'elle avait remis en 2019 au gouvernement, a vocation à « préserver notre société de dérives âgistes, discriminantes », a-t-elle défendu. Le texte comporte 16 articles de loi pour « renforcer les droits des personnes âgées », « préparer la société à la transition démographique » et « améliorer leur représentation dans la société ». La proposition de loi propose notamment d'organiser tous les trois ans une Conférence nationale du Grand âge ou de prévoir la possibilité pour les personnes bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH) de demander l'accompagnement d'un-e tiers pour faire valoir leurs droits. Cette initiative parlementaire ne doit pas faire oublier la promesse présidentielle d’Emmanuel Macron de faire adopter une grande loi sur l’autonomie. Le texte a plusieurs fois été reporté et reste très attendu des acteurs-rices du champ du vieillissement, comme de nombre de personnes concernées.