Une tribune contre le nationalisme vaccinal

6 Juillet 2020
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Une tribune, signée notamment par d’anciennes ministres désormais directrices d’ONG Cécile Duflot (Oxfam France) et Najat Vallaud-Belkacem (France One), alerte contre les risques que les populations les plus pauvres n'aient pas accès au futur vaccin contre la Covid-19. Publiée (28 juin) dans le Journal du Dimanche et cosignée par Aurélien Beaucamp (AIDES), Philippe de Botton (Médecins du Monde), Florence Thune (Sidaction) ou encore Hakima Himmich (Coalition Plus), Thierry Allafort (Médecins sans frontières), Patrick Bertrand (Action santé mondiale), Pauline Londeix et Jérôme Martin (Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament), etc., cette tribune met en garde contre un risque de confiscation du futur vaccin par les pays riches. Dans leur texte, les dirigeants-es d'ONG ont lancé, dimanche 28 juin, un appel pour que le futur vaccin soit accessible à toutes les populations à travers le monde, mettant en garde contre un « nationalisme vaccinal ». « Depuis deux mois, les sommets internationaux s'enchaînent et la France affiche sa volonté de rendre le futur vaccin contre le Sars-CoV-2 accessible partout dans le monde », écrivent les auteurs-es. Mais « en coulisses, une âpre compétition pour le développement et la mise en compétition des vaccins s'est ouverte entre les nations et les groupes pharmaceutiques », poursuivent-ils-elles. Les craintes qu'un « nationalisme vaccinal », couplé à une course aux profits, viennent entraver l'accès des personnes les plus exposées et démunies, notamment celles vivant dans les pays en développement, sont bien réelles. « Nos associations ont l'expérience d'années de lutte pour l'accès aux traitements face à une industrie pharmaceutique peu scrupuleuse. Les mêmes erreurs ne peuvent se reproduire ! » estiment les ONG, aux yeux desquelles « pour faire des futurs vaccins un bien public mondial, il faut garantir des prix abordables pour tous les pays et toutes les populations ». Début juin, la Croix-Rouge avait déjà fustigé le risque d’un « nationalisme vaccinal ». Elle avait alors que les futurs vaccins contre le coronavirus à l’origine de la pandémie ne soient pas uniquement utilisés dans les pays où ils auront été découverts, un appel secondé par l’Onu. « Nous devons lutter contre ce que l’on appelle aujourd’hui le nationalisme vaccinal », expliquait alors Emanuele Capobianco, directeur de la Santé à la Fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge (FIRC). Dans un entretien à l’AFP, il avertissait que sans engagement international clair en faveur d’une solidarité mondiale, certains pays pourraient être dans l’incapacité de répondre aux besoins de leurs populations en termes de vaccins au cours de ces « prochains mois ».  Dans un appel conjoint, la Croix-Rouge et l’Onu avaient d’ailleurs appelé la communauté mondiale à garantir un accès équitable au vaccin une fois qu’il aura été trouvé, soulignant que « personne ne doit être laissé pour compte ». « Un contrat social mondial pour un vaccin du peuple contre la Covid-19 est un impératif moral qui nous rassemble tous dans notre humanité commune », affirmaient les deux organisations.