Union africaine et VIH : la Mauritanie, tête de pont

6 Avril 2014
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Président de la Mauritanie et nouveau Président de l'Union africaine (UA), Mohamed Ould Abdel Aziz a, mi mars, rencontré le directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. A cette occasion, il s’est engagé à "soutenir les responsables africains dans l'intensification des actions de riposte au VIH". Comme le rappelle un communiqué de presse (21 mars) de l’ONUSIDA, les dirigeants africains s'étaient engagés en 2012 sur une "Feuille de route pour la responsabilité partagée et la solidarité globale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique". Ce document qui est aussi un engagement définissait "un nouveau cap pour la riposte du continent à ces trois maladies". Pour Michel Sidibé, cela consiste pour les pays africains à "s'approprier leurs épidémies" (sic) et "réduire la dépendance envers le financement international". Autre recommandation de Michel Sidibé : que les pays africains fabriquent des "antirétroviraux et d'autres médicaments essentiels sur le continent", ce qui passe par l’extension "des capacités et des connaissances en matière de production de médicaments". L’ONUSIDA estime que ce travail doit, pour partie, être impulsé par l'Union africaine… d’où cet appel prononcé au président mauritanien dont le pays est désormais le leader de l’Union africaine. Ce qui intéresse aussi l’ONUSIDA, c’est que la Mauritanie est également membre de la Ligue des Etats arabes, qui a adopté, début mars une stratégie pour endiguer l'épidémie de VIH/sida dans les pays arabes. Michel Sidibé a appelé la Mauritanie à "utiliser sa position unique pour jouer le rôle de pont entre les institutions africaines et arabes, favorisant le transfert de savoir-faire et de technologies clés dans la riposte au sida". Il a rappelé que la Mauritanie a récemment adopté une loi qui protège les droits des personnes vivant avec le VIH et prévoit la gratuité du traitement antirétroviral pour les personnes éligibles à un traitement anti-VIH. Du côté des autorités mauritaniennes, on indique que le nombre de personnes ayant accès à un "traitement vital" est passé de 1 866 en 2012 à 2 400 en 2013, soit une hausse de 27 % en seulement un an.