Unitaid soutient la Prep injectable

Unitaid va financer l’introduction au Brésil (en partenariat avec Fiocruz) et en Afrique du Sud (en partenariat avec Wits RHI) de la Prep par traitement injectable à longue durée d’action. Dans son communiqué (18 mars), Unitaid explique qu’elle va « financer la mise en œuvre de la dernière innovation en matière de prévention du VIH : une version injectable de la prophylaxie préexposition (Prep). Celle-ci s’avère 70 à 90 % plus efficace que la Prep à prise orale quotidienne pour réduire le risque d’infection par le VIH et nécessite seulement six injections par an ». « Aujourd’hui, un million de personnes seulement ont accès à la Prep, soit un tiers de l’objectif fixé par les Nations unies à l’horizon 2020. Le cabotégravir à action prolongée représente une nouvelle alternative qui répond aux difficultés liées à la Prep à prise orale, explique Unitaid, notamment l’utilisation non-régulière et la crainte de la stigmatisation ou de la discrimination, et pourrait bénéficier à des millions de personne risquant une infection par le VIH ». Au Brésil, les programmes auront pour objectif de toucher les deux groupes présentant les taux les plus élevés de prévalence du VIH : dans ce pays, on estime que 30 % des personnes transgenres et 18 % des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes vivent avec le VIH. Les adolescentes et les jeunes femmes, qui seront visées par les efforts financés par Unitaid en Afrique du Sud, connaissent des taux d’infection disproportionnellement élevés. En Afrique sub-saharienne, sur sept infections au VIH chez les adolescents-es, six concernent des adolescentes et les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles de contracter le VIH que les jeunes hommes. « À Unitaid, nous reconnaissons le potentiel révolutionnaire que représente la Prep à action prolongée pour la prévention du VIH. Mais nous devons agir en urgence si nous voulons que les patients y aient accès partout dans le monde », a expliqué le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif de l’institution. « Il nous faut rapidement un approvisionnement suffisant et abordable. Nous encourageons ViiV [le labo fabricant, ndlr] à développer une politique d’accès transparente pour le cabotégravir à action prolongée afin de permettre l’accord de licences volontaires pouvant assurer un vaste accès à des génériques », a-t-il indiqué. « Grâce aux investissements d’Unitaid, les communautés du Brésil affectées de manière disproportionnée par le VIH seront les premières au monde à bénéficier de ce nouveau traitement préventif », a commenté, pour sa part, Marcelo Queiroga, ministre de la santé du Brésil  [la Prep injectable est disponible depuis décembre 2021 aux États-Unis à un prix élevé, ndlr]. Au sein de notre système de santé national, ce projet permettra non seulement d’intégrer les nouvelles solutions de Prep dans les services existants, mais aussi de développer un modèle pour porter à l’échelle la Prep de longue durée afin que les populations de tout le continent puisse y avoir accès ». Le projet pilote sud-africain inclura un autre outil de prévention du VIH à action prolongée destiné aux adolescentes et aux jeunes femmes : un anneau vaginal de dapivirine qui dure 28 jours. Il peut être utilisé à domicile et constitue « la première méthode de prévention du VIH qu’une femme peut totalement contrôler » ; ce qui est vrai si on met de côté le préservatif interne.