Utilisation du terme « féminicide »

6 Mars 2020
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L'emploi du mot « féminicide » doit être encouragé dans la vie courante et au sein de l'administration pour souligner la spécificité des violences contre les femmes, sans pour autant être inscrit au code pénal, explique un rapport parlementaire publié (20 février) par l'Assemblée nationale. Dans son rapport, la députée et rapporteure Pascale Crozon (PS, Rhône) préconise d' « encourager l'usage du terme féminicide dans le vocabulaire courant et administratif ». Apparu aux États-Unis en 1992, le mot féminicide désigne le « meurtre d'une femme, d'une fille en raison de son sexe », mais il est de plus en plus employé pour désigner les meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex. Il fait toutefois débat, notamment entre les associations féministes qui demandent sa reconnaissance pénale, et certains juristes qui l'estiment inutile. En continuant à parler d'homicide pour tous les meurtres, « on contribue à invisibiliser certains rapports de sexe et une construction sociale fondée sur le genre qui est largement défavorable aux femmes », indique Pascale Crozon dans ce « rapport d'information sur les violences faites aux femmes ». La députée n'y préconise pas pour autant l'inscription du mot au code pénal, relevant que des « dispositions législatives visent (déjà) les meurtres dont les femmes sont spécifiquement victimes ». La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, s'est elle aussi dite favorable à « l'utilisation de ce terme dans le langage courant », comme elle le fait elle-même, mais pas à son inscription dans le code pénal. En 2019, au moins 126 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex, selon un décompte de l'AFP, qui a recensé neuf féminicides présumés depuis le début de 2020.