Vaccin : une stratégie mondiale

16 Novembre 2018
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Le monde scientifique de la lutte contre la sida a rappelé, à l’occasion de la récente conférence de Madrid sur le VIH (HIV research for prevention, HIV4P du 21 au 25 octobre), son engagement dans une stratégie mondiale « visant à accélérer le processus de création d'un vaccin contre le VIH ». Il existe un Plan stratégique mondial sur le sujet, échelonné de 2018 à 2023. Ledit plan vise à accélérer le déploiement d’un vaccin anti-VIH, en facilitant la recherche et le développement (R&D) et en anticipant les exigences juridiques d’une future commercialisation. On sait que le taux d'infection par le VIH est en hausse chez certaines populations clés (jeunes femmes, personnes trans, professionnels-les du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, personnes consommatrices de drogues injectables, personnes en détention, etc.), a rappelé Linda-Gail Bekker, ancienne présidente de l'International aids society (IAS). « Une fois que nous aurons un vaccin, nous n'allons pas perdre du temps. Nous devons traiter avec les organismes de réglementation, les gouvernements et les systèmes de santé. Une grande partie de ce travail peut être faite à l'avance », a-t-elle indiqué. Côté experts, on rappelle que l’on n’a pas réussi, à ce jour, à « éradiquer une maladie infectieuse dans le monde sans vaccin », d’où ce plan. La stratégie quinquennale comporte trois champs : augmenter le financement de la R&D, améliorer le partage des connaissances entre chercheurs-seuses et aménager les voies réglementaires pour garantir qu’un potentiel vaccin atteigne les personnes qui en ont besoin. Autrement dit que son accès ne soit pas retardé ni bloqué pour des raisons de brevets, de droits, de prix, de réglementation… Du coup, tout ce qui peut être anticipé est bon à prendre. C’est le Global HIV vaccine enterprise, un organisme américain, qui supervise cette stratégie. Il a reçu, pour cela, un financement des instituts nationaux de la santé des États-Unis et de la Fondation Bill and Melinda Gates, indique l’agence Ecofin. L'organisme rencontre déjà les gouvernements locaux d'Afrique sub-saharienne, où se déroulent les essais cliniques, pour discuter de l'accès au vaccin, de sa fabrication, de ses études sur le terrain et des exigences légales en matière de vente et de commercialisation du vaccin. « Le VIH est une épidémie changeante avec de multiples flambées à différents endroits », expliquent les experts « par conséquent, il y a des questions sur qui bénéficiera du vaccin, qui doit le recevoir, quels pays peuvent se l’offrir et lesquels recevront un financement extérieur ».