Vaccination HPV : une étude livre des résultats rassurants

23 Septembre 2015
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L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie ont réalisé une étude (avec un comité scientifique indépendant) portant sur une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans. Les résultats montrent que la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) par Gardasil ou Cervarix n’entraîne pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes, confirmant ainsi les données de la littérature scientifique française et internationale. Une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination contre les infections à HPV apparaît toutefois probable, note le communiqué commun de l’ANSM et de l’Assurance maladie. Il rappelle que ce syndrome est déjà identifié dans l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du produit. Le nombre de cas est rare : un à deux cas pour 100 000 jeunes filles vaccinées. "Compte tenu de la rareté de la maladie", les deux institutions estiment que "les résultats de cette étude ne remettent pas en cause la balance bénéfice-risque pour les vaccins concernés". La vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) a pour objectif de protéger contre les maladies provoquées par ces virus. Ils peuvent être à l’origine de lésions précancéreuses de l’appareil génital féminin (col de l’utérus, vulve et vagin), de lésions précancéreuses de l’anus, de verrues génitales, de cancer du col de l’utérus et de cancer de l’anus. La contamination par le HPV se fait le plus souvent dans les premières années de la vie sexuelle. La vaccination, en luttant contre l’infection par certains types de virus HPV, constitue donc, en complément du frottis cervico-utérin, qui doit être poursuivi, un moyen préventif face au cancer du col de l’utérus, rappelle le communiqué. L’étude a porté sur les jeunes filles affiliées au régime général de la sécurité sociale âgées de 13 à 16 ans révolus entre janvier 2008 et décembre 2012, soit plus de 2,2 millions parmi lesquelles environ 840 000 avaient été vaccinées contre les infections à HPV (par Gardasil ou Cervarix) et 1,4 million n’avaient pas été vaccinées. Les analyses ont comparé la fréquence de survenue de maladies auto-immunes entre les jeunes filles vaccinées et celles qui ne l’avaient pas été, en s’intéressant à quatorze types de pathologies. Les résultats de l’étude sont rassurants et en cohérence avec ceux de la littérature internationale : l’exposition à la vaccination contre les infections à HPV n’est pas associée à la survenue des quatorze pathologies d’intérêt prises dans leur ensemble, ni à celle de douze de ces maladies auto-immunes étudiées séparément". Une association statistiquement significative entre l’exposition aux vaccins contre les infections à HPV et deux des pathologies étudiées, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et le syndrome de Guillain-Barré, a néanmoins été retrouvée. Compte tenu de la faiblesse du risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, les responsables de l’étude et le Comité scientifique estiment que la très faible association statistique mise en évidence ne permet pas de conclure à un sur-risque pour cette pathologie. En revanche, une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination contre les infections à HPV apparaît quant à elle probable au regard de la force et de la robustesse de l’association mise en évidence au travers des différentes analyses de sensibilité réalisées. Ce syndrome est un risque connu et figure d’ailleurs dans l’AMM de Gardasil. Au total, les résultats de l’étude menée conjointement par la Cnam et l’ANSM auprès d’une cohorte populationnelle de grande ampleur se révèlent rassurants quant au risque de survenue de maladies auto-immunes associé à la vaccination anti-HPV. Les bénéfices attendus de cette vaccination en termes de santé publique restent bien plus importants que les risques auxquels elle peut exposer les jeunes filles. Le cancer du col de l’utérus est le 11ème cancer en termes d’incidence chez la femme en France. Près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année en France et le nombre de décès liés à ce cancer est de 1 000 par an.