Vaccins : tractations sur les prix

27 Juillet 2020
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Faut pas rêver ! Les firmes pharmaceutiques américaines Pfizer, Merck et Moderna ont confirmé (21 juillet) qu'elles ne vendraient pas leurs vaccins potentiels contre la Covid-19 à prix coûtant, lors d'une audition au Congrès américain, indique l’AFP. À l'inverse, les labos Johnson & Johnson et AstraZeneca se sont engagés à vendre initialement leurs vaccins sans réaliser de bénéfice. Plusieurs entreprises ont reçu des subventions de centaines de millions de dollars du gouvernement américain ou d'autres États, mais ces accords ne s'accompagnent pas toujours de clauses plafonnant le prix final des doses ; prix qui ne sont pas encore fixés, puisque aucune autorisation de mise sur le marché n’est en cours. « Nous ne vendrons pas à prix coûtant », a déclaré le président de Moderna, Stephen Hoge, en réponse à la question d'une parlementaire. La biotech a développé l'un des vaccins expérimentaux les plus avancés, avec des essais à grande échelle dit de phase 3, qui doivent commencer la semaine prochaine sur 30 000 volontaires. Elle a reçu 483 millions de dollars d'argent public américain pour financer la recherche et le développement, mais sans contrat d'approvisionnement pour les États-Unis, a dit Stephen Hoge. « Non, nous ne vendrons pas à prix coûtant », a aussi dit Julie Gerberding, de Merck, qui n'aura aucun vaccin prêt avant 2021 au plus tôt, et n'a pas signé de contrat d'approvisionnement avec l’administration Trump. « C'est une période extraordinaire et notre prix le reflétera », a ajouté John Young, de Pfizer. « Durant la pandémie, nous fixerons le prix de notre vaccin potentiel en prenant en compte l'urgence sanitaire mondiale actuelle », indique-t-il.  Mais AstraZeneca, partenaire de l'université d'Oxford pour le développement d'un des vaccins les plus avancés à ce stade, déjà en essai de phase 3, a signé un contrat à 1,2 milliard de dollars avec l'agence Barda (Biomedical Advanced Research and Development Authority) du gouvernement américain, qui prévoit notamment la livraison de 300 millions de doses à prix coûtant. L'Union européenne a signé un contrat similaire en juin.  La firme pharmaceutique Johnson & Johnson, également financée par l'opération « Warp Speed » de la Maison Blanche (456 millions de dollars), a séparément déclaré que le prix de plus d'un milliard de doses serait sans bénéfice pendant la phase d'urgence de la pandémie.