Vape : nouvelles recos

29 Octobre 2022
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Le ministère de la Santé et de la Prévention a publié le 26 septembre 2022 de nouvelles « Recommandations concernant l’usage des produits de vapotage/cigarette électronique ». « Celles-ci s’inscrivent dans la ligne du dernier avis du Haut Conseil de la Santé publique… Malheureusement, elles ne tiennent toujours pas compte des apports du terrain sur l’utilité du vapotage dans l’accompagnement des fumeurs » déplore un communiqué de la Fédération Addiction. Chez de nombreuses personnes utilisatrices et professionnels-les de santé, la vape est un outil de réduction des risques (RdR) en matière de lutte contre le tabagisme. Ce qui gêne la Fédération Addiction, c’est que les nouvelles recommandations officielles « se bornent à constater que « les données actuellement disponibles ne sont pas concluantes quant à l’efficacité des produits du vapotage en tant qu’outil pour arrêter de fumer » ; suivant en cela l’avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP). Un avis « critiquable… et critiqué » comme le pointe le communiqué de la fédération. En janvier 2022, la Fédération Addiction rappelait, certes, que « les approches médicamenteuses et/ou substitutives [du tabac, ndlr] ayant fait l’objet d’études spécifiques pour être autorisées, les études sur leur efficacité sont évidemment plus nombreuses et concluantes que celles sur la vape ». Reste qu’en « addictologie, c’est du terrain que viennent bien souvent les innovations les plus pertinentes, souvent avant que les autorités académiques ne les reconnaissent et que les études randomisées ne les « prouvent ». Ce qui pose problème, c’est que les nouvelles recos officielles « font malheureusement l’impasse sur ce que les professionnels de l’addictologie savent : il est préférable de ne pas se limiter à une approche mais de partir des attentes, elles-mêmes diversifiées et évolutives (arrêter, réduire, vapoter, substituer, etc..), des personnes pour les accompagner. La difficulté vient aussi que le ministère se veut moins ouvert que le HCSP. Dans son avis, ce dernier reconnaissait l’apport de la vape pour les « personnes ayant une acceptation faible vis-à-vis des traitements de référence » et en particulier les personnes précaires et présentant des pathologies psychiatriques, mais cela peut aussi être le cas en « population générale, par préférence individuelle ». Une « ouverture » qui est « malheureusement refermée par le ministère ». Et la fédération Addiction d’expliquer : « Dans un domaine où la rapidité des évolutions sociales bouscule la temporalité, nécessairement plus lente, des études scientifiques, les décisions prises devraient pouvoir reposer sur un échange entre les données « evidence based » et les données observationnelles de grande échelle. Le principe de précaution ne doit pas être un principe d’inertie amenant, par « précaution », à oublier et à taire que vapoter reste moins dangereux que fumer… ».