VHB et VHC insuffisamment diagnostiquées

2 Février 2019
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Aux États-Unis, un nombre important de patients-es diagnostiqués pour un cancer présentent une infection au VHB ou VHC, mais l’ignorent. C’est ce qu’indiquent les résultats d’une étude américaine publiée dans la revue médicale JAMA Oncology. « Ce sous-diagnostic peut avoir des répercussions cliniques et entraîner une perte de chance pour les patients-es », explique Le Quotidien du Médecin. Ce dernier rappelle que les patients-es américains atteints de cancer ne sont pas systématiquement dépistés pour le VHB, le VHC et le VIH. Les sociétés savantes ont des positions divergentes sur les modalités, mais s'accordent au moins sur le dépistage du VHB, explique un expert français car les risques sont plus importants avec le VHB que pour le VHC et le VIH, même si la charge virale va augmenter. Au total, 3 051 personnes dont un cancer a été récemment diagnostiqué ont été incluses entre août 2013 et février 2017. Elles ont été dépistées pour le VHB, le VHC et le VIH. Parmi l'ensemble des personnes, 6,5 % présentaient une infection antérieure au VHB, 0,6 % une infection chronique au VHB, 2,4 % une infection au VHC et 1,1 % une infection au VIH. Ces prévalences sont relativement proches de celles retrouvées dans la population américaine, rappelle Le Quotidien du Médecin. Reste qu’un certain nombre de ces personnes diagnostiquées positives n'étaient pas au courant de leur statut viral au moment de leur diagnostic de cancer. C’était le « cas de 87,3 % des patients présentant une hépatite B antérieure, 42,1 % des patients avec une hépatite B chronique, 31 % des patients avec une hépatite C et 5,9 % des patients VIH ». Les auteurs-es ont également montré que 21,1 % des personnes présentant une infection chronique au VHB, 32,4 % des personnes ayant le VHC et 20,6 % des personnes ayant le VIH ne présentaient pas de facteurs de risque identifiés pour ces infections : ils étaient donc susceptibles de passer entre les mailles du dépistage basé sur les risques tel que préconisé aux États-Unis. Dans l'étude, 8 % des personnes présentant une infection virale ont eu une modification de leur traitement cancéreux en « raison de leur statut viral positif ».