VHC : baromètre 2021

21 Mars 2022
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Depuis quelques années maintenant, SOS hépatites réalise avec le soutien d’un groupe d’hépatologues le baromètre annuel de l’hépatite C. Cet outil tient compte des dernières estimations épidémiologiques. Ces dernières prennent en compte le nombre de traitements anti-VHC vendus, le taux de guérisons constatées et le taux de réinfection. « Ce baromètre est parfois critiqué, il est loin d’être parfait et d’être un reflet de la réalité, mais il a le mérite d’exister », souligne SOS hépatites. Voici les dernières données arrêtées au 1er janvier 2022. Fin 2020, on estimait qu’il restait 86 816 patients-es à dépister et que, dans l'année, 6 593 malades avaient guéri de leur infection. Fin 2021, on estimait qu’il persistait 82 406 personnes avec une hépatite C chronique et que 4 410 malades ont guéri au cours de l’année. Dans son commentaire, SOS hépatites souligne que nous sommes « bien loin des 15 000  guérisons annuelles que l’on comptait il y a seulement quelques années. On est même passé sous les 5 000 guérisons par an et on ne peut pas rendre la Covid responsable de tout ! ». Si l’association affiche une déception mâtinée de colère, c’est qu’elle estime qu’à ce rythme-là « il faudrait encore au moins 15 ans pour éradiquer l’hépatite C » en France. Un objectif a été fixé pour une fin de l’épédmie de VHC dans notre pays en 2025, mais avec les données actuelles, cela « laisserait encore plus de 60 000 personne infectées ». Et SOS hépatites d’expliquer : « On compterait alors une personne sur mille encore infectée et donc un redémarrage de l’épidémie serait possible ». De son côté, en février 2022, le professeur François Dabis, président de la deuxième Feuille de route de la Stratégie nationale de santé sexuelle (SNDS), rappelait ceci dans son éditorial du BEH (N°3-4, février 2022) : « Au total, l’élimination de l’hépatite C en France semble en bonne voie, comme l’indique aussi une étude plus globale des données du SNDS portant sur le nombre et le profil des patients traités par AAD sur la même période, étude récemment publiée dans le Lancet par Pol et coll. Mais, l’incertitude sur l’usage du dépistage et sur son rendement depuis deux ans pèse fortement sur l’avenir de cette ambitieuse et prometteuse politique de santé publique ».